Afin de mieux lutter contre la menace terroriste, le Mali, le Niger et le Tchad ont signé une convention judiciaire à Niamey, qui vise notamment à renforcer la sécurité et le contrôle aux frontières. Les ministres de la Justice du Niger, du Mali et du Tchad ont paraphé jeudi à Niamey une convention de coopération judiciaire dans le but de combattre le terrorisme transfrontalier. Dans des déclarations rapportées par Radio France Internationale, le ministre nigérien de la Justice, Marou Amadou a affirmé à l'issue de la cérémonie de signature que "l'entraide sera totale et que les frontières entre ces trois pays n'existent plus en matière judiciaire". "Si nous pouvons faire l'extradition d'un détenu là où on peut mieux le juger, là où on a plus d'information, c'est déjà bien, s'il y a des avis de condamnation, on sait qui séjourne dans quel pays, avec les échanges de casiers judiciaires", a ajouté le garde des Sceaux nigériens. De son côté le média nigérien lesahel.org indique que le ministre a souligné que "cette convention aura vocation à régir toutes les préoccupations communes, en matière d'entraide et d'échange d'informations entre les services judiciaires, d'enquête, de poursuite, d'instruction, voire de jugements entre le Mali, le Niger et le Tchad". Quant à Ahmat Mahamat Hassan, le ministre tchadien de la Justice, il a déploré "qu'il a fallu attendre le développement du terrorisme dans le Sahel pour qu'avec l'aide de nos partenaires, on puisse mettre en place ce mécanisme juridique". "Il faudra absolument que les magistrats, les officiers de police judiciaire aient les moyens de pouvoir les poursuivre, les traquer, les arrêter, les inculper et les écouter partout où ils sont", a-t-il également précisé. Il y a lieu de signaler que les experts des trois pays ont mis deux ans pour aboutir à ces résultats. Par ailleurs, deux pays menacés par Boko Haram n'ont pas encore signé cette convention judiciaire, en l'occurrence le Cameroun et le Nigeria. Et pourtant, les frontières de ces pays du Sahel sont livrées au trafic de drogue, d'armes, d'êtres humains, outre les attaques de groupes terroristes. Et c'est dans le but d'y faire face que Niamey, N'Djamena et Bamako ont paraphé cette convention pour faire tomber les frontières judiciaires entre leurs pays. Cela permettra qu'un ressortissant des pays signataires puisse être jugé indifféremment dans l'un des trois pays, de partager les informations sur des suspects et de mener des enquêtes conjointes. Ces mesures devraient aboutir à mettre la justice des trois pays en phase avec la réalité du terrain, et surtout faciliter "une réponse plus rapide, efficace et coordonnée". Cependant, ces objectifs ne seront atteints que si les moyens humains, en quantité et en qualité, et les moyens financiers sont réunis. Merzak Tigrine