L'année scolaire 2008/2009 verra la généralisation de l'enseignement préscolaire en Algérie avec 500 000 enfants répartis sur 25 000 salles de classe. Telle est l'une des principales projections annoncées hier par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, à l'ouverture d'une journée d'étude organisée à l'Institut de formation et de perfectionnement des instituteurs de Ben Aknoun, à Alger, et consacrée à ce dossier qui constitue l'un des pans essentiels de la réforme du secteur de l'éducation. Une enveloppe de trois milliards de dinars sera nécessaire à la réalisation de ce projet dont la mise en œuvre débutera à la prochaine année scolaire (2005/2006), a encore annoncé le ministre. Ainsi, dès septembre prochain, 4 000 salles de classe au total seront disponibles à travers le territoire national et accueilleront 80 000 enfants de 5 ans, l'âge requis pour l'enseignement préscolaire, ce qui correspond à 13% du taux de couverture envisagé dans quatre ans. Ce taux passera à 16% en 2006/2007, avec 100 000 enfants et 5 000 salles de classe, puis à 19% en 2007/2008, soit 120 000 enfants répartis à travers 6 000 salles de classe. En 2008/2009, 380 000 nouvelles places pédagogiques seront dégagées et viendront s'ajouter à celles disponibles auparavant, ce qui permettra, selon les projections du ministère de l'Education nationale, d'atteindre l'objectif du demi-million d'enfants inscrits en enseignement préscolaire. Pour autant, environ 130 000 enfants en âge de prétendre à l'enseignement préscolaire, soit 21% du total, n'auront pas trouvé de place dans les 25 000 salles de classe qui seront ouvertes d'ici à l'échéance de 2008/2009. Ce taux sera toutefois couvert grâce à l'apport du secteur privé qui, rappelons-le, dispense déjà ce type d'enseignement. En effet, le décret n°92/382 du 13 octobre 1992 portant organisation de l'accueil, la garde et de la petite enfance permet de facto l'ouverture d'établissements privés. Ces derniers occupent, selon le ministre, une place “de plus en plus importante dans ce domaine”. Actuellement, ce sont quelque 132 000 enfants de moins de six ans qui sont accueillis dans les établissements publics et privés. Selon M. Benbouzid, le taux de couverture ainsi escompté, et notamment la partie dévolue à l'Etat, donc à son département, soit 79%, est largement réalisable grâce aux places pédagogiques (salles de classe) et aux enseignants qui constitueront un surplus consécutivement à la réduction du nombre d'années du cursus primaire qui est passé de 6 à 5 ans dans le cadre de la réforme engagée, il y a deux ans. M. Benbouzid a rappelé les raisons qui ont amené à la prise en charge de ce dossier comme l'un des piliers de cette réforme. L'enseignement préscolaire s'est imposé dans presque tous les pays développés, lesquels ont l'enseignement préscolaire comme “une partie intégrante de leur système éducatif” en raison de “son importance et de ses effets à long terme sur la réussite scolaire et sur l'intégration sociale”, a expliqué le ministre. La stratégie de prise en charge de cet enseignement est d'ores et déjà en place, a assuré le ministre, à travers notamment le cadre politique et juridique qui a assis le principe de “la généralisation progressive de l'enseignement préscolaire dans la limite des moyens du pays aux enfants âgés de 5 ans”, comme décidé lors du Conseil des ministres du 30 avril 2002. Le dispositif pédagogique est également “finalisé”, a encore affirmé M. Benbouzid. Le programme pédagogique est fin prêt et a été validé par la commission nationale des programmes ; trois séminaires régionaux ont été organisés au profit des inspecteurs du primaire, le guide pédagogique destiné au maître a été élaboré ainsi que le document d'orientation sur la formation des enseignants et, enfin, le projet de nomenclature des équipements défini. En Algérie, les structures éducatives de l'Etat accueillent actuellement 74 000 élèves dans 2 500 salles de classe et l'enseignement préscolaire est dispensé par 2 600 enseignants. Les travaux du séminaire organisé hier se sont poursuivis en atelier jusqu'en fin d'après-midi et devraient être conclus par une série de recommandations. F. L.