L'enseignement préscolaire est pratiquement inexistant en Algérie. Pourtant, ce cursus préparatoire est indispensable à l'épanouissement de l'enfant et sa préparation pour bien affronter le cycle primaire. Aujourd'hui, les pouvoirs publics tentent, néanmoins, de remédier à cette situation par la réorganisation de cet enseignement qui, probablement, deviendra obligatoire dans les prochaines années. Dans ce contexte, la réforme du système éducatif a prévu, dans le cadre de la réorganisation générale du système, la mise en place d'un enseignement préparatoire destiné à la prise en charge des enfants qui n'ont pas atteint l'âge de la scolarité obligatoire. Hier, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, n'a pas nié que l'Algérie est très en retard dans ce domaine. Il a reconnu, lors de son intervention, à l'ouverture des travaux de la journée d'étude portant sur l'enseignement préparatoire, que tous les pays développés considèrent l'enseignement préparatoire comme étant une partie intégrante de leur système éducatif et reconnaissent son importance et ses effets à long terme sur la réussite scolaire et l'intégration sociale. Le conférencier illustre ses propos par des exemples concrets. Il indiquera que les pays développés (Europe, Japon) enregistrent les taux de prise en charge les plus élevés ; par contre, les pays arabes ont des taux faibles, à l'exception du Koweït et des Emirats arabes unis. Le ministre a rappelé dans ce sens que l'ordonnance n°76-35 du 16 avril 1976 a placé le système éducatif sous le monopole exclusif de l'Etat, donc du ministère de l'Education nationale. Cependant, l'article 21 de l'ordonnance permet aux administrations et organismes publics, aux collectivités locales et aux entreprises publiques d'ouvrir des établissements d'enseignement préparatoire. Mais, depuis la publication du décret n°92-382 du 13 octobre 1992 portant organisation de l'accueil et la garde de la petite enfance, qui permet de facto l'ouverture d'établissements privés, le secteur privé a ouvert des établissements préscolaires et occupe une place de plus en plus importante dans ce domaine. Pour le moment, à travers le territoire national, il n'y a que 132 000 enfants âgés entre 0 et 6 ans qui sont accueillis dans ces établissements (publics et privés) dont 118 000 dans les katatibe installés dans les mosquées et dispensant un enseignement coranique pour les enfants âgés de 3 à 6 ans. Par ailleurs, M. Benbouzid a donné les grands axes de la nouvelle stratégie de prise en charge de l'enseignement préparatoire. A cet effet, il expliquera qu'il y a eu promulgation d'une ordonnance modifiant les articles 10 et 21 qui abolit ainsi le monopole de l'Etat sur le système éducatif. Sans omettre la publication du décret n°04-90 du 24 mars 2004 fixant les conditions de création, d'ouverture et de contrôle des établissements privés. « J'invite le privé à investir dans l'enseignement préparatoire », a lancé le ministre. Sur le chapitre relatif au dispositif pédagogique, l'orateur a annoncé la réalisation d'un programme pédagogique par le groupe spécialisé de discipline (GSD), validé par la commission nationale des programmes. Le premier responsable du secteur a soutenu que l'enseignement pré-scolaire sera implanté dans les écoles primaires et que, d'ici 2008-09, le secteur disposera d'un surplus de 19 000 salles de classe et de 39 000 enseignants, en raison de l'extinction de la sixième année fondamentale (le cycle primaire sera de 5 au lieu de 6 années). Ainsi, il est prévu, selon le ministre, à la rentrée scolaire 2008-2009, la prise en charge par le ministère de l'Education de 500 000 élèves, soit environ 80% de la tranche d'âge des 5 ans, et les 20% restants seront à la charge du privé. La prise en charge de l'Etat sera en priorité destinée aux wilayas enclavées, déshéritées et aux parents démunis.