Selon les propos des commerçants, l'usine de lait en sachet a réduit la quantité de son produit, ce qui a provoqué cette perturbation. Des informations que l'Onil a qualifiées de mensongères. La pénurie de sachet de lait a atteint ces derniers jours son paroxysme à Bouira. Cet aliment est quasiment introuvable, et quand il est disponible, il se vend "sous le manteau" et en très petite quantité. Cette crise du lait est amplifiée par les spéculateurs qui font courir le bruit selon lequel la poudre de lait serait indisponible. L'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce) a saisi, en date du 30 avril, l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), lequel dans une correspondance datée du 9 mai a répondu à cette association, en certifiant le fait "qu'aucune pénurie de poudre de lait n'est signalée", et de préciser dans le même document que "ces perturbations sont dues à des paramètres indépendants de l'Onil". Cet office précise que le programme de distribution du lait pasteurisé conditionné (LPC) est respecté à la lettre. "Les laiteries sont approvisionnées selon le programme arrêté par la commission interministérielle chargée de l'organisation et de l'évaluation des programmes d'intérêt général de production et de distribution du lait pasteurisé conditionné (LPC)", se défend l'Onil. En dépit de ces assurances, le lait en sachet demeure irrémédiablement un produit rare, ces derniers jours. En effet, aussi bien à Bouira qu'à Lakhdaria ou à M'chedallah, on enregistre des files d'attente interminables de citoyens qui font la queue pour "arracher" leur sachet de lait, et gare à celui qui en prendrait plus de deux ! À Bouira, les commerçants des quartiers sont pris d'assaut dès la première heure de la matinée. Selon les chiffres officiels de la Direction du commerce et des prix (DCP) de la wilaya, la consommation journalière à Bouira est évaluée à 350 000 sachets pour une population de plus de 750 000 habitants. Ce qui veut dire que le déficit est de plus 300 000 sachets. Certains citoyens interrogés pensent que cette crise qui dure depuis septembre 2016, avec des "pics" en janvier et avril 2017, sans qu'aucune explication ne soit fournie, n'est pas de bon augure. Selon des citoyens de la région, certains commerçants s'approvisionnent en lait en sachet au niveau des unités de Boumerdès ou de celle de Médéa qu'ils vendent à leurs fidèles clients. D'autres commerçants, affirment-ils, ne possèdent que le lait de vache qu'ils vendent à 50, voire 60 DA le litre. Selon les propos des commerçants, l'usine du lait en sachet a réduit la quantité de son produit, ce qui a provoqué cette perturbation. Des allégations qualifiées par l'Onil de "mensongères", puisque selon cet organisme, "l'approvisionnement des laiteries en poudre de lait n'a connu aucun changement". Quoi qu'il en soit, cette pénurie avérée de lait en sachet, peu importe son instigateur, pénalise les citoyens. Ramdane B.