Les nombreux avocats de la défense n'ont pas réussi à convaincre les 5 membres de la cour de l'absence d'intention criminelle chez leurs clients. À l'issue du procès dans lequel ils étaient poursuivis pour apologie du terrorisme, diffusion de documents subversifs, tentative d'adhésion à un groupe terroriste activant à l'étranger et détention d'armes et de munitions prohibées (suivant l'article 87, alinéas 4, 5, 6 et 7 du code pénal), 11 inculpés ont été déclarés coupables des faits retenus contre eux et ont été condamnés à des peines allant de 18 mois avec sursis à 10 ans de réclusion criminelle. Un seul accusé a bénéficié de l'acquittement. La cour aura ainsi donné raison au ministère public qui, s'étant appuyé sur les documents subversifs trouvés en possession des accusés et, surtout, des balles 7,62 pour kalachnikov que D. Djelloul avait tenté de vendre à l'agent infiltré, avait requis des peines comprises entre 3 et 10 ans de prison. Les nombreux avocats de la défense n'ont pas réussi à convaincre les 5 membres de la cour de l'absence d'intention criminelle chez leurs clients qui tout au long du procès avaient clamé leur innocence, et de l'absence de preuves matérielles accablantes prouvant des connexions avec Daech. Principal accusé, poursuivi pour avoir fait l'apologie du groupe terroriste et tenté d'enrôler de nouvelles recrues pour le compte d'El-Baghdadi, D. Djelloul a expliqué que les documents trouvés en sa possession devaient servir de base à ses travaux de recherche sur l'Etat islamique. Mais il a été incapable de produire une partie de ces travaux, comme le lui avait demandé le juge. "Il y avait un brouillon que la police n'a pas jugé bon d'inclure parmi les pièces à conviction", a dénoncé l'accusé en se démarquant des déclarations qui, a-t-il affirmé, lui ont été attribuées dans les PV d'audition. "Beaucoup de propos ne sont pas de mon fait", a-t-il encore accusé. À propos des munitions qu'il aurait tenté de vendre à Abou Mouawiya, l'agent infiltré par les services de sécurité, il a affirmé qu'il les lui avait offerts. "Il m'avait annoncé qu'il recherchait de la poudre à fusil pour le mariage de son cousin. Comme une trentaine de balles de kalachnikov appartenant à mon père se trouvaient depuis 1998 chez nous, je les lui ai données. Je n'ai jamais touché un centime en contrepartie", a-t-il affirmé. Interrogé, son père de 72 ans, ancien patriote et également accusé, a confirmé les déclarations de son fils. Pourtant, l'un des inculpés, un raqi de Sidi Bel-Abbès, fera une déposition accablante contre Djelloul. Il déclarera que le principal accusé l'avait consulté sur la possibilité d'une attaque au camion piégé contre le consulat de France à Oran. L. Abderrahmane, déjà condamné par deux fois pour des faits de terrorisme, a affirmé à la cour qu'il avait "déconseillé à Djelloul de recourir à la violence, que celle-ci est contraire aux préceptes de l'islam". Après délibérations, D. Djelloul, universitaire de 37 ans, a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle, son père Kouider et B. Mohamed Fethi ont écopé de 3 ans ferme. D. Réda, frère de Djelloul, dans la chambre duquel une des balles a été retrouvée au cours d'une perquisition, a été condamné à 18 mois avec sursis pour non-dénonciation de crime, et les autres inculpés ont écopé de 18 mois ferme. S. Ould Ali