Jugés par le tribunal criminel d'Oran pour apologie du terrorisme, diffusion de documents subversifs, tentative d'adhésion à groupe terroriste activant à l'étranger et détention d'armes et de munitions prohibées, 12 prévenus, majoritairement originaires de la wilaya d'Aïn Témouchent, risquent des peines allant de 3 ans à 10 ans de réclusion criminelle. C'est en tous les cas, ce que le représentant du ministère public a requis hier après-midi à la fin des débats qui ont duré plus six heures. Débats durant lesquels, tous les accusés ont tenté de rejeter les charges retenues contre eux par l'accusation. D. Djelloul, tout particulièrement — universitaire licencié en lettres arabes de l'université Aboubakr-Belkaïd et principal accusé en raison de ses accointances présumées avec Daech et ses tentatives supposées d'enrôler de nouvelles recrues au sein du sinistre groupe —, a tenté, par tous les moyens, de repousser les accusations pesant sur lui. Tous les documents écrits audio et vidéo faisant l'apologie du terrorisme de la nébuleuse d'El-Baghdadi, qui ont été retrouvés en sa possession, servaient à sa thèse de recherche, a-t-il répété à la cour. "J'ai déjà fait des recherches sur le chiisme et la tariqa el-Kadiria et tout ce que vous avez trouvé chez moi comme documents entre dans le cadre d'une recherche que j'effectue sur Daech", a-t-il soutenu en niant posséder plusieurs comptes Facebook ou entretenir des relations avec Daech comme le soutient l'accusation. Les autres inculpés poursuivis pour non-dénonciation de crime — dont certains ont déjà été condamnés par le passé pour des faits de terrorisme — ont également récusé les accusations, niant tout lien avec le groupe Daech ou toute autre mouvance terroriste. Pour rappel, durant le printemps 2015, des renseignements sur les activités suspectes de D. Djelloul, résidant dans la commune d'Oued Berkeche, dans la wilaya d'Aïn Témouchent, sont parvenus aux services de sécurité. Informations selon lesquelles il ferait l'apologie de Daech et distribuerait des documents glorifiant les actes terroristes. D'après un agent des services de lutte antiterroriste, infiltré auprès de Djelloul à la suite de ces informations, le présumé terroriste était parvenu à s'entourer de plusieurs jeunes de la même région qui auraient prêté allégeance à Abou Bakr El-Baghdadi. À l'automne 2015, une instruction judiciaire a été ouverte, elle a abouti à l'inculpation de Djelloul et de onze autres personnes, dont son père et son frère, pour les chefs d'accusation apologie du terrorisme, diffusion de documents subversifs, tentative d'adhésion à groupe terroriste activant à l'étranger et détention d'armes et de munitions prohibées. Le verdict était attendu en fin de journée à la fin des plaidoiries de la défense.