La montée du secteur privé dans cette branche se poursuit : 900 nouvelles entreprises ont été créées en 2003. Le secteur de l'agroalimentaire a contribué à raison de 625,3 milliards de dinars, soit 14,5%, à la valeur ajoutée nationale en 2003. C'est l'équivalent de 25,3% de la valeur ajoutée hors hydrocarbures. Plus de 1,6 million de personnes travaillent dans ce domaine, soit 25% de l'ensemble de la population occupée. Le nombre d'opérateurs qu'il regroupe est estimé à environ 13 500 pour les industries agroalimentaires et 1 million d'exploitations agricoles. Selon un ouvrage réalisé par le cabinet Tiers Consult Sarl, l'agroalimentaire apparaît comme l'un des leviers essentiels de la démarche “sécurité alimentaire” à laquelle aspire le gouvernement algérien. “Ce qui lui confère une position de secteur éminemment stratégique”, indique l'étude effectuée par le cabinet. L'analyse du cabinet souligne que le développement économique du pays, fondé sur l'industrialisation, s'est effectuée en l'absence d'un programme pertinent centré sur le développement agricole et la promotion du monde rural. Ce qui a engendré une régression de l'agriculture durant une longue période. Cette régression était due à l'exode des ressources humaines qualifiées vers l'industrie, les travaux publics et les services. Il a fallu attendre le XXIe siècle pour voir l'Algérie se doter d'un Plan national de développement agricole (PNDA). Le document a en outre traité des structures agricoles existant en Algérie. Il apparaît ainsi une prédominance des petites exploitations agricoles qui représentent 70% du total des structures et couvrent 25,4% de la surface agricole utile (SAU). Les exploitations individuelles prédominent avec plus de 83% et occupe 79,7% de la SAU. Les résultats des productions agricoles enregistrés en 2003 donnent 4,9 millions de tonnes de céréales produites, 5 millions de tonnes de légumes, 3 millions de tonnes de fruits, 352 000 tonnes de viande rouge, 244 000 tonnes de viande blanche, 1,7 milliard de litres de lait frais et 2 milliards d'unités d'œufs. Une autre étude effectuée par le bureau Booz Allen et Hamilton précise que l'industrie agroalimentaire en Algérie est prépondérante dans le secteur de l'industrie. La branche représente 55% des produits de l'industrie, 53% des excédents, 35% de la valeur ajoutée et 28% des importations. Le chiffre d'affaires (CA) de l'industrie agroalimentaire, indique l'étude, est de l'ordre de 450 milliards de dinars, dont 145 milliards de dinars pour le privé et 305 milliards de dinars pour le public. La branche dégage un excédent brut d'exploitation estimé à 90 milliards de dinars représentant environ 20% du chiffre d'affaires et un excédent net de l'ordre de 60 milliards de dinars équivalant à 13,25% de son CA. La place du privé sera de plus en plus importante dans ce domaine d'autant que des opérations de privatisation d'entreprises publiques sont actuellement en cours. Sur le registre des échanges avec l'extérieur, l'ouvrage affirme que les importations de produits alimentaires en 2003 sont supérieures à 220 milliards de dinars, soit plus de 3 milliards de dollars US. Avec les valeurs de la production, le marché se situe aux environs de 20 milliards de dollars US. L'exercice 2003 a vu la naissance de quelque 900 entreprises dans le domaine de l'agroalimentaire. Les mesures incitatives et autres facilités accordées dans ce domaine commencent à attirer un nombre de plus en plus important d'investisseurs étrangers. Vers de nouveaux investissements étrangers Pendant la période de 1993 à 2003, l'Agence nationale de développement industriel (Andi) a traité quelque 7 000 dossiers. Le document a également établi un état des lieux des diverses filières. Les céréales et dérivés constituent une des bases importantes de l'agroalimentaire par leur place dans l'alimentation humaine, notamment la semoule (couscous) et la farine (pain) comme dans l'alimentation animale (sons et farines basses). La demande en blé dur est évaluée à 2,7 millions de tonnes annuellement, à 3,7 millions de tonnes en blé tendre et à 900 000 tonnes en orge, avoine et seigle. Le total des besoins est estimé donc à 7,3 millions de tonnes. Cette demande est couverte en partie par la production nationale. Celle-ci se situe, selon la pluviométrie, entre 0,9 et 4,9 millions de tonnes/an. Le reste est importé. Hormis le son, il n'existe pas de produits exportés dans cette filière. La culture des céréales occupe, selon les statistiques du ministère de l'Agriculture, une superficie de plus de 3 millions d'hectares en 2003. Céréales : Les capacités de trituration excédentaires La capacité de trituration est de 2,750 millions de tonnes/ an pour la semoule et de 1,5 million de tonnes/an pour la farine. Il est recensé quelque 320 unités de trituration pour le privé et 80 autres relevant du secteur public. Globalement, notre pays est doté d'une capacité de trituration de 11 millions de tonnes correspondant à environ 8,8 millions de tonnes de produits finis pour des besoins identifiés. Concernant le sucre, les capacités de production (raffinage) disponibles en 2003 sont, selon l'étude du cabinet, d'environ 780 000 t/an, dont plus de 550 000t/an appartenant à l'entreprise privée Cevital et le groupe Enasucre (Guelma, Sidi Lakhdar et Mostaganem) qui produit 230 000 t/an. En 2003, il a été produit plus de 513 000 tonnes. Selon l'analyse du cabinet qui s'appuie sur les statistiques des douanes, l'Algérie a importé 946 833 tonnes, d'une valeur de 17 milliards de dinars de sucre de canne roux, blanc et de betterave en 2003. Les réalisations au titre de l'année 2003 sont, selon l'étude, en deçà de la moyenne entre 1993-2003 avec un total estimé de 1,6 quintal réparti en 1,037 quintal d'olives à huile et 636 000 quintaux d'olives de table. La production de la margarinerie a été développée par l'arrivée du privé qui a porté les capacités de production de la margarine sur le territoire national en incluant le secteur public à plus de 250 000 tonnes/an, soit plus de deux fois la demande nationale. Parmi cette vingtaine d'entreprises, les experts du cabinet Tiers Consult Sarl citent Cevital qui domine le lot en termes de capacités avec plus de 120 000 tonnes. B. K.