Rendu public lors de la réunion du secrétariat national de l'UGTA avec les fédérations, le rapport du gouvernement sur la stratégie industrielle au niveau des entreprises fait état de chiffres effarants. Ainsi, selon ce rapport, près de 1000 entreprises publiques de tailles diverses ont été condamnées à la dissolution avec la mise au chômage de 400 000 travailleurs. « Quelque 800 milliards de dinars ont été consentis entre 1996 et 1998 dans le plan d'assainissement, ce qui représente la quasi-totalité de la dette publique interne estimée à 1000 milliards de dinars et plus du quart de la totalité de la dette publique, évaluée à 2200 milliards de dinars. Les entreprises publiques ont reporté sur le Trésor public plus de 2 milliards de dollars de dette extérieure logés à la Banque algérienne de développement », précise-t-on. Le chiffre d'affaires total des entreprises publiques n'a progressé que de 8% seulement de 1996 à 2003 pour passer de 575 milliards de dinars à 622 milliards de dinars. La valeur ajoutée des EPE, n'a progressé que de 16%, passant à 250 milliards de dinars en 2003. Parallèlement, la valeur ajoutée de l'économie (hors hydrocarbures et agriculture) a augmenté de 86%, passant de 1020 milliards de dinars à 1896 milliards de dinars. Les frais de personnel ont connu une hausse de 12%, passant de 118 milliards de dinars en 1996 à 131 milliards en 2003. « L'endettement global des EPE était à fin 2002 de 880 milliards de dinars, dont 207 milliards de dinars de découverts bancaires, soit 24% de la dette globale. A la fin de 2002, 546 EPE étaient déficitaires et plus de 300 présentaient un actif net négatif, soit une situation de faillite au sens de la loi. Entre 1998 et 2003, la masse des crédits bancaires aux entreprises algériennes est passée de 906 milliards de dinars à 1379 milliards de dinars, soit une augmentation de 40%. » Mais durant la même période les crédits aux EPE n'ont évolué que de 733 milliards de dinars à 791 milliards de dinars. En parallèle, c'est le secteur privé qui connaît une forte croissance de sa part dans les crédits bancaires aux entreprises, passant de 19% en 1999 à 42,6% en 2003. Assainissement D'après le rapport du gouvernement, les entreprises publiques perdent de plus en plus leurs parts sur le marché, citant l'exemple du secteur de l'agroalimentaire où le privé domine avec 60% de la transformation de céréales, près de 99% pour les boissons gazeuses, 60% pour les jus, 60% pour les bières, 40% pour l'huile et 90% pour la savonnette et près de 100% pour le sucre. Le rapport a indiqué qu'au moment où les secteurs de l'agroalimentaire et manufacture continuent à s'enfoncer, les activités de sidérurgie-métallurgie, BTPH, grands travaux, mécanique, matériaux de construction, services et chimie-pharmacie ont connu des améliorations. Entre 1999 et 2004, le gouvernement a engagé des dépenses d'équipement évaluées à près de 2300 milliards de dinars, soit 30 milliards de dollars américains. Ces dépenses atteindront le montant de 4000 milliards de dinars, soit 50 milliards de dollars américains, entre 2005 et 2009. Un manne financière qui offrira, a expliqué le gouvernement, des marchés importants dans tous les créneaux. Au même titre que les entreprises privées, 32 EPE ont accédé aux concours de fonds pour un montant global de 1,279 milliards de dinars et 44 autres ont été retenues au cours du premier semestre de l'année en cours. « L'énorme programme d'assainissement mis en place entre 1996 et 1998 au profit des EPE a coûté au Trésor public plus de 350 milliards de dinars de dette publique supplémentaire. Ces mesures ont été bénéfiques pour certaines entreprises et n'ont été d'aucun effet sur nombreuses d'autres. » Selon le rapport, les secteurs encore sinistrés, tels que l'agroalimentaire, le textile et les peaux et cuirs, ont désormais un avenir incertain. Le gouvernement a estimé que la solution pour ces activités économiques réside dans l'apport de capitaux nouveaux, dans une gestion rénovée et dans l'insertion au travers de circuits de distribution.