Tous les indicateurs économiques sont en progression. C'est du moins ce qui ressort du document du gouvernement, “L'année 2004 : résultats et réalisations”. “La privatisation et le partenariat ont connu une dynamique nouvelle avec des capitaux nationaux ou étrangers, totalisant 142 cessions totales ou partielles”, lit-on dans le document. 25 opérations de privatisation partielle d'actifs d'entreprises publiques ont été réalisées. 17 l'ont été avec des partenaires européens (8 français et 6 espagnols), six avec des opérateurs arabes, une avec un partenaire asiatique et une avec un privé national. Par secteur, l'industrie occupe la part du lion avec 20 opérations de cession, trois dans l'agriculture et deux dans le domaine des services. 117 opérations de privatisation totale d'entreprises publiques ont été effectuées, dont 16 briqueteries, six unités d'eau minérale et six d'industrie agroalimentaire. Le document ne donne aucune précision sur les autres entreprises privatisées totalement ou partiellement. Le gouvernement précise tout de même, qu'en matière de privatisation “les travailleurs ont toujours vu leurs droits préservés”. Les salariés eux-mêmes ont repris 32 unités, souligne le document. Les travailleurs en place, lors de la cession, ont tous conservé leur emploi, soit au total 8 878 personnes. “5 500 nouveaux emplois seront créés par les repreneurs et partenaires”, indique-t-on. Les opérations de cession ont rapporté au total au trésor public 33,6 milliards de dinars. Elles ont donné lieu à des reprises d'endettement des unités cédées pour un montant de 16,4 milliards de dinars. Le gouvernement indique que les différentes cessions totales ou partielles réalisées et les opérations de partenariat conclues ont été accompagnées de contrats pour des investissements nouveaux totalisant la somme de 72 milliards de dinars, soit un milliard de dollars. Une croissance de 5,2% La croissance, note le document, a certes présenté un fléchissement par rapport au niveau de 6,8% atteint en 2003. Cependant, souligne-t-on, dans sa structure, la croissance réalisée en 2004, de 5,2%, “marque une évolution qualitative”. Explication : c'est la première fois depuis longtemps qu'elle n'est pas le fait essentiel des hydrocarbures et de l'agriculture. Hors hydrocarbures, soutient le gouvernement, la croissance est de 6,2. Hors hydrocarbures et hors agriculture, elle atteint 6,8%. Tous les secteurs économiques ont contribué : les hydrocarbures avec 3,3% contre 8,8% en 2003, l'agriculture 3,1% contre 20% en 2003, le bâtiment et travaux publics 8%, les services 7,7% et enfin l'industrie 2,6%. Pour l'industrie, le document relève dans le secteur public la régression qui se poursuit dans la mécanique, l'agroalimentaire, le textile, les cuirs, les bois et liège. Dans le secteur privé la croissance a été de 2,4% avec une régression là aussi des branches agroalimentaires et textiles. Deux branches qui sont très confrontées à la concurrence étrangère. La dette extérieure ramenée à 21,4 milliards de dollars “Elle est appelée à se réduire encore plus vite durant les prochaines années grâce à la décision de financer l'économie et le développement par les ressources nationales et de renoncer, (sauf pour des crédits concessionnels à long terme et à des taux particulièrement favorables), aux emprunts extérieurs qui ont totalisé plus de 7 milliards de dollars entre 2000 et 2004”, lit-on dans le document. Tous les autres indicateurs macro-économiques sont au vert. Le Produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 16% en valeur par rapport à 2003, atteignant près de 85 milliards de dollars. Le PIB par habitant est de 2 615. L'inflation affiche un taux de 3,6%. Le gouvernement semble prendre conscience du risque de poussée inflationniste au moment où le pays s'oriente vers un niveau sans précédent de dépenses publiques d'équipement. Il importe, dit-il, de contenir l'inflation, qui ne cesse d'augmenter depuis 2000, au risque de voir ses effets sévir d'une part, sur le pouvoir d'achat des ménages et d'autre part, sur le coût de crédit au détriment de l'investissement. La balance commerciale a dégagé l'année dernière un solde de 13,4 milliards de dollars, essentiellement dû aux prix du pétrole. Les exportations hors hydrocarbures n'atteignent pas encore un milliard de dollars, et au moment où les importations ont explosé, en augmentant de près de 50%. Ce qui interpelle toute la collectivité nationale quant à son modèle de consommation extraverti. La balance de payement a enregistré un excèdent de 12 milliards de dollars. Le solde budgétaire a été positif. Le gouvernement souligne qu'il entend poursuivre une politique budgétaire prudente avec un prix de référence de 19 dollars le baril. 50 740 entreprises créées Hors dépenses d'équipement de l'Etat, les investissements engagés en 2004 ont débouché sur la création de 50 740 entreprises, (6 394 dans le cadre du dispositif à l'emploi de jeunes, 41 561 dans l'agriculture, 2 680 par les opérateurs nationaux dans d'autres secteurs et 105 par les investisseurs étrangers), relève le document. Le volume des investissements en incluant les dépenses de l'Etat a totalisé environ 1 175,4 milliards de dinars soit l'équivalent de 15,672 milliards de dollars. Une comparaison du volume de l'investissement privé national et étranger entre l'année 2004 et la période de 1999 à 2003 fait ressortir un constat fort intéressant. L'investissement étranger hors énergie et mines en 2004 totalise 154,590 milliards de dinars, contre 136, 200 milliards pour toute la période de 1999 à 2003. En d'autres termes, notre pays attire de plus en plus d'investisseurs étrangers. Repères - Le chômage poursuit sa baisse, son taux est de 17,7%. 718 000 emplois ont été créés, dont 234 emplois d'attente. - La pauvreté, reconnaît le gouvernement, demeure incontestablement une réalité dans notre pays. Mais elle en baisse. La pauvreté générale est estimée à 6,8% de la population en 2004, contre 8,5% en 2002 et 8% en 2003. - Les revenus des ménages ont enregistré une augmentation de 14% dont 9% représentent les salaires. M. R.