Pari gagné pour Zinedine Zidane : en remportant le championnat d'Espagne dimanche avec le Real Madrid, le Français a confirmé qu'il n'était pas devenu technicien par hasard. Et l'ex-grand joueur peut désormais s'affirmer comme un grand entraîneur s'il conserve son titre en Ligue des champions. Après avoir gagné la Ligue des champions 2016, Zidane était raillé par une partie de la presse espagnole, qui justifiait son succès par sa "flor" ("fleur"), c'est-à-dire sa bonne étoile. Presque un procès en illégitimité pour le jeune entraîneur de 44 ans, comparé au vainqueur "accidentel" de la C1 2012 avec Chelsea, l'Italien Roberto Di Matteo. Mais au bout d'un an et demi au Real, le bilan de Zidane parle pour lui : quatre trophées remportés sur six possibles depuis janvier 2016, et la possibilité de conserver le titre européen le 3 juin en finale contre la Juventus Turin. Difficile d'évoquer un simple concours de circonstances... "En football, il n'y a pas de chance, il y a beaucoup de travail et d'efforts, à chaque match. La chance, il faut savoir la provoquer", a résumé Zidane le mois dernier. Ce titre en Liga récompense la régularité du Real autant que l'audace de son entraîneur. Car il fallait être audacieux pour se lancer dans la carrière de technicien, en remettant en jeu une image dorée de champion du monde 1998 et d'icône de l'équipe de France. Il fallait être audacieux pour accepter comme premier banc dans l'élite le très exigeant Real Madrid. Et il fallait avoir les nerfs solides pour tenir le cap pendant 38 journées face à la menace pressante du FC Barcelone. "Personne ne gagne un championnat par hasard, et encore moins la Liga espagnole", a résumé hier le journaliste José Felix Diaz dans Marca. "Zidane a démontré qu'il savait gérer son groupe et qu'il était aussi capable de changer la dynamique des matches, en modifiant ses schémas ou en s'adaptant aux absences." Parmi les mérites de Zidane, la presse espagnole relève sa capacité à faire tourner son effectif afin de ménager ses cadres et de maintenir ses remplaçants concernés. Entouré d'adjoints de confiance, comme Hamidou Msaidié et David Bettoni, son complice des années cannoises, "Zizou" a confié la gestion physique de son groupe à l'Italien Antonio Pintus, qu'il avait connu à la Juventus. Et ce dernier a amené l'effectif à son pic de forme au meilleur moment. "Zidane a montré une gestion très intelligente avec ses adjoints", a résumé la star Cristiano Ronaldo.