L'Algérie et la France ont signé, hier, un protocole d'entente dans le cadre de la coopération pénitentiaire. C'est à la résidence des magistrats Abdelatif-Benchehida, à Ben Aknoun, que MM. Mokhtar Felioune et Patrice Molle, respectivement directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion en Algérie et directeur de l'administration pénitentiaire en France, ont donné le coup d'envoi au “début de la concrétisation de la coopération” entre les deux administrations pénitentiaires. Dans son allocution, M. Felioune a rappelé que cette coopération s'inscrit dans le cadre de “l'arrangement administratif” signé entre les ministères de la Justice des deux pays, à Paris. Selon lui, la signature de ce protocole traduit “la volonté” des autorités des deux Etats à “développer la coopération dans le domaine des pénitenciers” en vue de contribuer “de façon concrète” à promouvoir les méthodes de prise en charge de la frange de délinquants, de la protection de leurs droits et de leur dignité, et à aider cette population à “la réinsertion sociale”. Le responsable algérien a également précisé que l'accord algéro-français portera sur la formation et sur “d'autres domaines aussi importants”, notamment l'échange d'expériences et le développement des liens de coopération à même de garantir “la pérennité” de la prestation professionnelle. Le directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion a déclaré à Liberté que la particularité du protocole d'entente signé, hier, se trouve dans la volonté des autorités algériennes à poursuivre les réformes et à moderniser le secteur de la justice. “Nous voulons profiter de l'expérience française”, a indiqué M. Felioune, notant que pour le seul volet formation, un programme de trois (03) années sera destiné aux directeurs des établissements pénitenciers, aux formateurs, ainsi qu'au personnel chargé de la réinsertion sociale. De son côté, M. Molle a donné une idée sur les autres chantiers “partagés”, à savoir, notamment la gestion des ressources humaines, les échanges entre les architectes concernés par la construction et la conception des prisons. “nous attendons beaucoup de cette coopération”, a révélé le responsable français, en annonçant la visite prochaine de notre ministre de la Justice à Paris, suivie par celle de son homologue français à Alger. Il est à souligner que le programme de formation débutera le 11 avril avec l'envoi en France de 30 cadres algériens, dont 15 directeurs d'établissements pénitentiers ainsi que 15 formateurs. Ces derniers se chargeront par la suite d'encadrer les autres personnels de l'administration pénitentiaire : médecins, psychologues… H. A.