Un camion piégé, au cœur du quartier diplomatique de la capitale afghane Kaboul, a fait hier matin au moins 80 morts et environ 350 blessés, selon un bilan officiel provisoire, ont rapporté plusieurs sources. "Malheureusement, le bilan a atteint 80 morts et plus de 300 blessés, dont beaucoup de femmes et d'enfants", a indiqué un porte-parole du ministère de la Santé, Waheed Majroh, soulignant qu'il pourrait encore s'aggraver étant donné que de nouveaux corps continuaient d'être retirés des débris. L'explosion, dont la cible n'était pas claire dans l'immédiat et qui a provoqué une onde de choc et d'énormes dégâts à la ronde, a été provoquée par un kamikaze qui a actionné un véhicule bourré d'explosifs, place Zanbaq, dans le 10e district de Kaboul, vers 8h30 locales (4h30 GMT), selon le ministère de l'Intérieur. Elle n'avait toujours pas été revendiquée en milieu de journée. Les talibans afghans ont décliné toute responsabilité dans cette attaque, dont le modus operandi ressemble surtout à celui d'al-Qaïda ou de l'autoproclamé Etat islamique (Daech) qui tentent depuis quelques mois de s'installer en Afghanistan et plusieurs autres pays de l'Est et Sud-Est asiatique. Un porte-parole des talibans a d'ailleurs indiqué sur Twitter que le groupe insurgé n'est pas impliqué dans l'attentat de Kaboul et le condamne fermement. L'explosion a eu lieu près d'un check-point conduisant au palais présidentiel, et à plusieurs ambassades, notamment allemande et indienne. Parmi les victimes figurait un chauffeur afghan de la BBC qui a été tué, alors que les journalistes de la chaîne britannique ont été blessés. L'attaque d'hier intervient quelques jours après le début du Ramadhan. Le président américain Donald Trump réfléchit à l'envoi de milliers de militaires supplémentaires pour sortir ce pays de l'impasse, dont les Etats-Unis et leurs alliés de l'Otan sont en partie responsables. Les Etats-Unis, qui sont engagés en Afghanistan dans le plus long conflit de leur histoire, ont déployé 8400 hommes dans ce pays aux côtés des 5000 envoyés par des Etats alliés membres de l'Otan, dont la principale mission est de former et de conseiller les soldats afghans. R. I./Agences