Privés de leur leader Nasser Zefzafi après son arrestation par les autorités, les Rifains maintiennent leur mobilisation en entamant, jeudi, une grève générale de trois jours, tout en continuant les manifestations nocturnes dans la ville d'El-Hoceima, devenue le symbole de la contestation contre Rabat et la politique répressive du Makhzen. Ainsi, Al-Hoceima, Imzouren, Beni Bouayach et Trougout (Driouch) ont observé jeudi une grève générale à l'appel du mouvement rifain Hirak. Hier, les Rifains ont poursuivi leur grève et ont également boycotté le prêche du vendredi. Sourd aux revendications des Rifains, Rabat continue de jouer la carte de la répression et de la désinformation, comme le montrent les images et vidéos partagées sur les réseaux sociaux. Outre la colère des citoyens, Rabat est aussi confronté au risque d'une démobilisation de ses forces de l'ordre, dont certains éléments auraient menacé de démissionner collectivement, ont rapporté plusieurs sources, des informations que le ministère de l'Intérieur a catégoriquement démenties. "Les allégations relayées sur des pages de réseaux sociaux prétendant que ‘certains éléments des forces auxiliaires à Imzouren ont menacé d'abandonner leurs postes de manière collective', sont fausses et infondées et émanent d'individus qui cherchent à induire l'opinion publique nationale en erreur", a affirmé jeudi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué publié par l'agence officiel MAP. Pour rappel, l'arrestation de Nasser Zefzafi a mis le feu aux poudres à El-Hoceïma, provoquant un vent de colère à travers plusieurs villes marocaines. Des dizaines de milliers de personnes sont sorties dans les rues de plusieurs villes pour dénoncer cette arrestation et affirmer leur solidarité avec le mouvement Hirak, qui revendique plus de justice sociale, plus de développement et de respect pour la région du Rif, que les autorités marocaines ont marginalisée depuis des décennies. L. M.