La Banque mondiale (BM) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie algérienne pour l'année en cours et l'année prochaine. Dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, publié dimanche à Washington, l'institution de Bretton Woods table sur un taux de croissance de 1,8% en 2017, contre 2,9% projeté dans son rapport de janvier dernier, soit une baisse de -1,1% point. Selon les projections de la Banque mondiale, la croissance de l'Algérie tomberait à 1% en 2018, pour remonter légèrement en 2019 à 1,5%. Evoquant les récents développements, le rapport évoque une hausse de l'inflation en Algérie. Le ralentissement de l'activité dans les pays pétroliers devrait impacter la croissance globale de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) qui devrait baisser à 2,1% cette année contre 3,2% anticipé auparavant, soit un recul de -1,0 point. Les effets négatifs de la réduction de la production de l'Opep sur les pays exportateurs de pétrole l'emportent sur la modeste amélioration de la situation des pays importateurs de pétrole relève le rapport. La croissance devrait, toutefois, s'accélérer en 2018 pour atteindre 2,9% dans l'hypothèse d'une atténuation des tensions géopolitiques et d'une hausse des cours pétroliers à 53 dollars le baril en 2017 et à 56 dollars en 2018. Compte tenu des incertitudes qui pèsent sur les cours de brut en 2017, la Banque mondiale recommande aux pays de la région de maintenir la consolidation budgétaire ainsi que les réformes entreprises en vue de stabiliser leurs économies. Les informations sur les stocks américains de pétrole, en mars dernier, ont fait chuter le prix du baril de 55 à 51 dollars le baril, durant quatre jours. Des prix plus faibles devraient entraîner une détérioration des soldes budgétaires et provoquer des tensions sur les secteurs non pétroliers de la région, directement avec la mise en œuvre des programmes de consolidation budgétaire qui imposent une réduction des investissements publics, ou indirectement avec la baisse des liquidités bancaires, explique la Banque mondiale. L'institution de Bretton Woods estime que la mise en œuvre des réformes pourrait être confrontée à des défis. La hausse des impôts fait planer un réel risque de contestation sociale. Le rapport cite les protestations contre la hausse des taxes en Algérie et au Liban. "De tels développements pourraient décourager de nouvelles réformes et prolonger la période d'ajustement", estime la Banque mondiale qui anticipe que la croissance économique mondiale devrait se raffermir en 2017 pou atteindre 2,7%. Selon l'édition de juin 2017 des Perspectives pour l'économie mondiale de la Banque, la croissance des économies avancées s'accélérera en 2017 pour atteindre 1,9%, une embellie qui profitera aussi aux partenaires commerciaux de ces pays. "Les conditions de financement à l'échelle mondiale restent favorables et les cours des produits de base se sont stabilisés", relève le rapport. La croissance des sept plus importantes économies émergentes devrait se renforcer au point de dépasser son rythme moyen à long terme à l'horizon 2018. La reprise de l'activité dans ces économies devrait avoir une nette incidence positive sur la croissance des autres pays émergents et des économies en développement, ainsi qu'à l'échelle mondiale. Des risques importants assombrissent, toutefois, les perspectives. La mise en œuvre de nouvelles pratiques restrictives en matière d'échanges internationaux pourrait faire avorter l'encourageant rebond du commerce mondial. Meziane Rabhi