Le chef de la diplomatie qatarie a insisté sur le fait qu'il n'y aura pas "d'escalade" de la part du Qatar. Après la mise à exécution de la décision de l'Arabie saoudite de rompre totalement avec le Qatar et l'isoler, enchaînant hier avec l'annulation de la licence de Qatar Airways et la fermeture de ses bureaux dans tout le royaume, des tentatives de médiation se sont multipliées, sur fond d'appels au calme et à la retenue. En effet, des médiations sont tentées par des Etats comme la Turquie, ou encore le Koweït, pays membre du Conseil de coopération du Golfe, qui n'a pas rompu ses relations avec le Qatar. Dans le cadre de la médiation entamée lundi, l'émir koweïtien, Cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, s'est déplacé hier en Arabie saoudite. "L'émir se rend aujourd'hui en Arabie saoudite, nous prions Dieu pour l'aider à sauvegarder l'unité du Golfe", a déclaré, devant le Parlement, le député Ali al-Deqbasi. La veille, il avait reçu un conseiller du roi saoudien Salmane avant d'appeler l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, pour l'inviter à la "retenue" et à "ne prendre aucune mesure qui pourrait envenimer" la situation. De son côté, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui entretient des rapports très étroits avec les monarchies du Golfe, a appelé, lundi soir, le roi Salmane d'Arabie saoudite dans l'espoir d'établir le dialogue entre Doha et Riyad. Son porte-parole a indiqué hier que le président turc avait entrepris "des efforts diplomatiques" qui pourraient durer des "semaines". Selon l'agence de presse Anadolu, Erdogan s'est entretenu lundi au téléphone avec l'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, le roi Salmane d'Arabie saoudite, l'émir du Koweït cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah et le président russe Vladimir Poutine. Alliés de l'Arabie saoudite et du Qatar, pays où ils possèdent la plus grande base militaire de la région, les Etats-Unis ont appelé dès lundi par la voix du secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, les pays du Golfe à rester "unis". Donnant l'impression de faire le dos rond, Doha a appelé hier, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, au dialogue. S'exprimant dans le cadre d'un discours diffusé par la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, le chef de la diplomatie qatarie a insisté sur le fait qu'il n'y aura pas "d'escalade" de la part du Qatar, allié de longue date des Etats-Unis malgré les soupçons de Washington sur la proximité entre Doha et la confrérie des Frères musulmans. "Notre relation avec les Etats-Unis est stratégique", a insisté Abdul Rahman, avant d'ajouter : "Il y a des choses sur lesquelles nous ne sommes pas d'accord, mais les secteurs dans lesquels nous coopérons sont plus nombreux que ceux dans lesquels nous divergeons." Merzak Tigrine