Cette manifestation met en valeur le cinéma d'expression berbère et invite au débat sur l'Algérie, notamment sur la condition de la femme, à l'occasion de la projection, en avant-première italienne, du film de Djamila Amzal, “Le tuteur de Madame la ministre.” Venise, la capitale des Doges, ville de l'amour et du cinéma, accueille du 6 au 18 avril prochain un cycle de films algériens ayant pour titre “Voix d'Algérie”. Organisée par l'Office des activités cinématographiques de la commune de Venise, cette manifestation met en valeur le cinéma d'expression berbère et invite au débat sur l'Algérie, notamment sur la condition de la femme, à l'occasion de la projection, en avant-première italienne, du film de Djamila Amzal, Le Tuteur de Madame la ministre. Durant presque deux semaines, les Vénitiens vibreront au rythme des images en provenance de l'Algérie. Parmi les huit films retenus, 4 sont d'expression berbère. L'ouverture de la manifestation sera assurée par Le tuteur de Madame la ministre qui sera suivi par La Colline oubliée d'Abderahmane Bouguermouh. Comme Djamila Amzal est présente dans les deux films, elle sera naturellement l'invitée d'honneur et la star de la soirée. La manifestation se poursuivra avec la projection de La Montagne de Baya du regretté Azzedine Meddour, à qui, au passage, le festival de Tetouan rend hommage en reconduisant le prix Azzeddine- Meddour, créé juste après sa tragique disparition, et Machahoo de Belkacem Hadjadj. Ces trois films sont devenus par la force des choses les ambassadeurs du cinéma d'expression berbère faute de nouvelles productions qui tardent à arriver. Ce programme sera complété par quatre autres films algériens qui parlent d'une Algérie qui est relativement loin. Il s'agit de Omar Getlato et Bab El-Oued City de Merzak Allouache, La Citadelle de Mohamed Chouikh et Rachida de Yamina Chouikh. Autant ces films tiennent une place importante dans la filmographie algérienne, autant ils ne s'inscrivent plus dans les réalités d'aujourd'hui. Certes, chacun à sa manière de mettre en valeur une facette de l'Algérie et d'éclairer sur une période historique du pays, mais l'absence d'ancrage risque de rendre la compréhension de l'actualité algérienne aux Vénitiens difficile. Cependant, le seul à même de répondre aux questions actuelles reste le film de Djamila Amzal, qui s'inscrit dans la brûlante actualité sociopolitique du pays. Ce n'est pas par hasard que ce film soit pris comme prétexte pour lancer la table ronde, à laquelle participeront la responsable de la manifestation Anna Vanzan, le connaisseur de la culture algérienne Vermondo Brugnatelli et Djamila Amzal, sur le cinéma d'expression berbère et la condition des femmes en Algérie. T. H.