Il semble que les tricheurs ont su habilement contourner le black-out en recourant à la technique du VPN et à l'utilisation d'autres applications. Finalement, pour la sécurisation des épreuves du baccalauréat 2017, il aura fallu recourir aussi au brouillage des réseaux sociaux, comme ce fut le cas en 2016. La ministre de l'Education, qui a rassuré quant à la disponibilité des sites de partage durant l'examen, n'aura pas été en mesure de tenir sa promesse. Hier, au 3e jour des épreuves, les réseaux sociaux (Facebook et autres) étaient inaccessibles aux Algériens, durant des périodes plus ou moins longues. Le brouillage, entamé la veille, a été opéré immédiatement après le début des épreuves. La reconnexion n'était possible que durant l'intermède (la pause déjeuner). Les réseaux de téléphonie mobile 3G et 4 G ont, eux aussi, été fortement perturbés. Ce recours à cette solution extrême, pénalisante pour le citoyen comme pour les entreprises et administrations, a été mis en œuvre après la répétition du partage des sujets quelques minutes après le début des épreuves. Des partages qui donnent des possibilités de triche. Hier, malgré cette mesure, le sujet de philosophie de la filière lettre, philosophie et langues étrangères était publié sur Facebook, 20 minutes seulement après le début des épreuves. Mais comment cela est-ce possible ? Il semble que les tricheurs ont su habilement contourner le black-out en recourant à la technique du VPN, et des applications dignes de cyberdissidents, des internautes de "génération Z" rompue aux nouvelles technologies de la communication. Cette hypothèse mise en avant, dès l'année dernière, vient s'imposer comme un défi aux responsables du secteur qui, de l'avis des experts en communication, continuent d'utiliser des moyens désuets, à l'instar de la fouille corporelle et des brouillages aisément contournables. Le recours à la perturbation des réseaux de téléphonie est une mesure qui a provoqué l'ire des Algériens, qui perçoivent mal le fait de subir les conséquences d'une gestion hasardeuse du dossier du bac. Selon les experts en Tic, les pertes sont énormes pour les entreprises qui utilisent le Net dans leurs transactions. Cela étant, les autorités, qui se démènent pour éviter que ne se reproduise la fraude scandaleuse du bac 2016, et l'organisation d'une session de rattrapage, ont procédé à la fermeture de l'une des pages Facebook, à travers lesquelles s'échangeaient sujets et réponses. La ministre de l'Education nationale a fait état de 69 tentatives de fraude, enregistrées au premier jour des épreuves, liées essentiellement à l'utilisation du téléphone portable. A. R. Lire aussi