Pour Abdelkader Messahel, cette rencontre est une opportunité pour “réactiver les structures de l'Union sur des bases solides”. L'hôtel Sheraton a abrité pendant le week-end les travaux de la 40e session du comité de suivi de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Dans son discours d'ouverture, le secrétaire général de l'UMA, Lahbib Boularès, a appelé à une “réévaluation de l'ensemble des questions qui se posent à l'Union, surtout celles relatives à son avenir”. Il a aussi insisté sur la nécessité de “faire de l'Union un ensemble actif dans la vie de nos peuples”. De son côté, le ministre délégué algérien, chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a indiqué, jeudi, que cette rencontre est une opportunité pour “réactiver les structures de l'Union sur des bases solides”, selon une nouvelle vision “pragmatique” qui “prenne en compte les mutations politiques et économiques, aux niveaux national, régional et international”. M. Messahel a, en outre, relevé “le rôle grandissant des regroupements régionaux”, notamment dans l'espace africain et euroméditerranéen. Selon lui, la consécration du projet unificateur reste tributaire d'une “démarche novatrice sous-tendue par des méthodes de travail rationnelles, à suivre graduellement à l'instar d'autres expériences dans le monde”. Le ministre a appelé à “une réflexion sur la problématique” de l'édification maghrébine, dans sa globalité, et à “une vision claire” de l'intégration de l'ensemble maghrébin, qui tiendrait compte des “développements en cours” dans les pays du Maghreb et de “la nouvelle conjoncture”, qui tend vers la mondialisation. Selon lui, l'entrée en vigueur des accords d'association conclus avec l'Union européenne et la création de l'espace euroméditerranéen “doivent être prises en considération, en tant que facteurs essentiels, dans la sensibilisation au caractère urgent à imprégner à la cadence de cette mutation”. Hier, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, a carrément parlé de “refondation” de l'UMA. “L'Algérie, a-t-il dit, croit profondément qu'il est nécessaire, important et urgent d'opérer une véritable refondation de l'Union du Maghreb arabe”. Le chef de la diplomatie algérienne a aussi défendu l'idée de “la participation populaire la plus large”, à la conception et à la formulation “des lignes directrices et des axes de déploiement” de cette refondation. Une participation qui mettrait “les sociétés civiles et les autres acteurs non étatiques” en mesure de compléter et d'approfondir la réflexion sur l'avenir de l'UMA. La rencontre de Sheraton a certainement été bénéfique pour les participants maghrébins, mais pas au point de lever tous les malentendus et ambiguïtés. Car, il faut avoir le courage de dire que la construction des ensembles ne se fait pas sur des bases affectives ni de convergences absolues. L'exemple le plus proche de nous est celui de l'Union européenne. Celle-ci a été fondée, prenant en compte les considérations économiques et la complémentarité des Etats qui la composent, afin de faire face à l'hégémonie américaine. Le Maghreb, dont l'atout principal est d'être proche de l'Europe, devra surmonter ses traumatismes nés de la période coloniale et arriver, grâce à l'implication des sociétés civiles, à unir ses rangs, pour se préserver contre les ingérences, qu'elles soient américaines, européennes ou asiatiques. Pour avoir son mot à dire dans le nouvel ordre mondial qui se dessine à l'horizon. H. A.