Durant les trois premiers mois de son règne, Zetchi a eu à faire face à un problème grave, à savoir le marchandage des matches. Il aura beau clamer sur tous les toits que la Fédération n'hésitera à sévir, mais hélas il n'est jamais parvenu à joindre l'acte à la parole. "La FAF suit avec beaucoup d'attention et d'intérêt tout ce qui se passe sur la scène footballistique et rassure la famille du football national ainsi que l'opinion publique qu'elle interviendra en temps opportun en prenant les décisions qui s'imposent dans le strict cadre réglementaire que lui confèrent les lois en vigueur", martelait-il. Il n'en demeure pas moins donc que Zetchi a vite cédé aux sirènes du bâclage. Il s'est en fin de compte limité, comme du reste ses prédécesseurs, à couper la tête des lanceurs d'alerte sans jamais aller au fond des choses. En effet, Azzouz, le président de la JSM Skikda, a été suspendu pour six mois dans le cadre d'une enquête diligentée par la FAF, après avoir jeté un pavé dans la mare, accusant les trois clubs promus, à savoir le PAC l'USMB et l'USB d'avoir acheté et vendus des matches durant toute la saison pour parvenir à leurs fins. Ces accusations ont d'ailleurs été confortées par les propos de Boualem Tiab (JSMB), Baghor (ASMO) et Saou (USB). Près de deux mois après son lancement, l'enquête de la commission d'éthique de la FAF n'a toujours pas dévoilé ses conclusions. Elle ne le fera sans doute jamais pour des raisons évidentes. Pis, devant le silence complice de la FAF et de la LFP qui n'ont même pas daigné dénoncer cet état de fait, les clubs ont continué, notamment lors des derniers matches du championnat de Ligue 1, à combiner les résultats jusqu'à ce spectacle honteux affligé en direct aux Algériens mercredi dernier lors de la rencontre OM-USMH. Garant du respect de l'éthique sportive, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, a certes dans un premier temps demandé à la FAF d'ouvrir des enquêtes sérieuses sur ces accusations de marchandage de matches mais il n'est jamais monté au créneau pour dénoncer ce fléau qui ronge le football algérien depuis plusieurs années. Il n'y a pas du reste une saison qui passe sans qu'elle soit polluée par des accusations de corruption. En fait, le marchandage des matches, est devenu une pratique "admise" dans le football national. Personne ne s'en émeuve et parfois même pas la presse qui zappe ce sujet qui fâche. Pour rappel le code disciplinaire de la FAF indique dans son article 81 que "l'arrangement d'un match est sanctionné par la suspension des deux clubs fautifs pour la saison en cours ; rétrogradation en division inférieure des deux clubs fautifs ; défalcation de six points sur le cours du championnat de la saison à venir ; interdiction à vie d'exercer toute activité en relation avec le football pour les responsables concernés des deux clubs ; deux millions de dinars d'amende pour chacun des deux clubs". SAMIR LAMARI