Deux militaires maliens ont été tués et plusieurs sont portés disparus hier lors d'une attaque contre un camp de l'armée malienne dans le nord du pays, a indiqué un élu local et un habitant. "Vers cinq heures (du matin), des hommes armés ont attaqué le camp militaire de Bintagoungou. Il y a au moins deux militaires tués", a déclaré un élu de cette localité, située à environ 80 km de Tombouctou, une des plus grandes villes du nord du Mali. "Beaucoup d'autres militaires sont pour le moment portés disparus. Tout le matériel militaire du camp a été détruit", a ajouté la même source. Un habitant de la localité a confirmé l'attaque. "On ne voit plus de militaire malien. Le camp a été détruit. Les hommes armés sont repartis avec des otages militaires", a-t-il rapporté. L'attaque du camp militaire a été confirmée par une source militaire malienne. "Je n'en dirai pas plus pour le moment", a affirmé cette source, sans donner de bilan de l'assaut. Cette attaque survient après la mort jeudi de cinq soldats maliens dans l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule, entre Macina et Diafarabé, dans le centre du Mali. Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, au nom des pays du G5 Sahel, a pressé vendredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter rapidement une résolution soutenant la création d'une force africaine antiterroriste dans le Sahel. Le Mali, qui préside actuellement le G5 Sahel, est membre de cette organisation avec la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Ces pays ont accepté en mars de constituer cette force antiterroriste de 5 000 hommes, avant d'annoncer l'augmentation de ce nombre à 10 000, sans pour autant expliquer comment financer une telle force qui aura besoin d'au moins 400 millions d'euros par an, selon certaines estimations. L'Union européenne avait annoncé qu'elle débloquerait une aide de 50 millions d'euros, ce qui est loin de couvrir les besoins pour la mise en place d'une telle force. R. I./Agences