Des sommes colossales sont consenties par les pouvoirs publics pour la prise en charge des blessés dans les accidents de la circulation qui gardent des séquelles sur leur corps meurtri. Un phénomène a pris de l'ampleur ces dernières années à Guelma sans susciter la moindre réaction des services compétents, c'est la recrudescence des accidents de motos qui engendrent des deuils dans de nombreuses familles. D'aucuns auront constaté que le nombre de ces bolides a décuplé, et ce sont essentiellement des jeunes gens, souvent mineurs, qui les pilotent sans respecter aucunement le code de la route. Ces engins, toutes cylindrées confondues, pétaradent surtout la nuit et leurs vrombissements dérangent le sommeil des riverains. Un père de famille témoigne : "Est-il concevable que les services de sécurité tolèrent de tels dépassements ? En effet, contrairement aux autres métropoles, les motards et leurs passagers ne portent pas de casque qui est pourtant obligatoire ! Ils circulent en toute quiétude en mettant en danger leur vie et celle des piétons et cela dure depuis tant d'années. Ces bolides empruntent allègrement les sens interdits, n'observent ni les stops ni les feux tricolores, effectuent des dépassements dangereux sous le regard des services de sécurité qui ne réagissent pas pour sévir comme le veut le code de la route. Leur tolérance, voire leur démission encourage ces dépassements punissables !" De nombreux citoyens se mêlent à la discussion et condamnent ces agissements inacceptables qui se banalisent au grand dam de la population qui les subit en silence. Un chirurgien-orthopédiste exerçant à l'EPH Docteur-Okbi à Guelma est scandalisé : "Quotidiennement, nous recevons au service des urgences des blessés dans des accidents de la route, notamment de motos. Faute de port du casque, les victimes sont atteintes de fractures crâniennes lourdes, et malgré nos interventions, certaines victimes décèdent après un profond coma, et c'est pourquoi nous lançons un appel pressant aux pouvoirs publics afin que le code de la route soit appliqué avec rigueur !" Ce spécialiste urgentiste nous affirme qu'à Alger et dans d'autres villes du territoire national, les conducteurs de moto portent le casque obligatoire, respectent scrupuleusement le code de la route et présentent les documents indispensables lors des contrôles de routine. Il s'étonne qu'à Guelma aucune sanction ne soit prise à l'encontre de ces irresponsables qui piétinent les lois de la République. Dr Arfaoui poursuit : "Nous prenons en charge chaque jour des accidentés de motos qui sont atteints de fractures du crâne, du bassin, de la colonne vertébrale, des membres supérieurs et inférieurs, et ceux qui sont sauvés deviennent des handicapés permanents ! Des sommes colossales sont consenties par les pouvoirs publics pour la prise en charge des blessés dans les accidents de la circulation qui gardent des séquelles sur leur corps meurtri. Face à cette hécatombe, mon devoir est de réagir pour mettre le holà à cette situation pénible, et c'est pourquoi les pouvoirs publics sont interpellés afin d'assurer la sécurité, la santé et le bien-être des citoyens !" HAMID BAALI