Le constat est accablant et il n'engendre aucune réaction salutaire des pouvoirs publics pour endiguer ces drames qui endeuillent quotidiennement des familles. Les statistiques établies par les services compétents sont révélatrices. À titre illustratif, au cours des 11 mois de l'année en cours, sur 190 accidents de la circulation ayant causé 9 morts et 218 blessés dans la wilaya de Guelma, 54 accidents sont imputés aux motos avec un bilan de 3 morts et 54 blessés. La cote d'alerte est atteinte, voire dépassée ! Des citoyens se sont rapprochés de nous pour exprimer leur désarroi et leur colère face à ces accidents récurrents qui interpellent les pouvoirs publics. Un septuagénaire nous confie : "Mes voisins ont perdu il y a 4 ans leur fils âgé de 18 ans à la suite d'un accident de moto survenu au carrefour de la cité Emir-Abdelkader à Guelma, et ils sont inconsolables ! Chaque semaine, des familles sont endeuillées et chacun invoque la fatalité. C'est faux ! Nous sommes tous responsables et notre conscience nous interpelle pour sauver des vies humaines !". Une mère de famille intervient dans la discussion : "Comment tolérer que des gamins pilotent de grosses motos sans être inquiétés par les services de sécurité ? Les motocyclistes n'appliquent pas le code de la route, ils empruntent les sens interdits, ne marquent pas les stops, franchissent la ligne continue, effectuent des dépassements dangereux et sèment la terreur dans les cités et quartiers où des innocents bambins sont fauchés par ces chauffards !" Nos interlocuteurs s'étonnent que ces motards circulent sans le port du casque obligatoire en dépit d'une campagne de prévention médiatisée tous azimuts. Ils vadrouillent en ville sans se soucier de la présence des policiers et des gendarmes dont le devoir est d'intervenir pour exiger les documents indispensables et verbaliser ceux qui enfreignent la loi. Cette léthargie, voire cette carence encourage ces jeunes inconscients qui sont devenus un danger public. Un quinquagénaire déverse sa colère : "Sous d'autres cieux, le code de la route est appliqué avec rigueur, et lors de mon récent voyage dans un pays voisin, j'ai constaté la discipline des motocyclistes qui portent le casque protecteur ! Chez nous, les services de sécurité ne réagissent pas, pourquoi ?"