Les violations répétées des Etats-Unis de la souveraineté syrienne, sous le couvert de "la coalition internationale antidjihadiste" excèdent de plus en plus la Russie, qui prend des mesures coercitives. Rien ne va plus entre les Américains et les Russes en Syrie, depuis dimanche, date à laquelle un autre avion de l'armée syrienne a été abattu par l'aviation de la coalition antiterroriste menée par les Etats-Unis. La réaction de Moscou ne s'est pas fait attendre, puisque les Russes ont annoncé le lendemain leur intention de pointer ses missiles vers des avions de la coalition internationale survolant la Syrie et la suspension de son canal de communication militaire avec Washington. Apaisant la tension, les Etats-Unis ont affirmé vouloir rétablir avec la Russie le canal de communication militaire sur la Syrie. Le chef d'état-major interarmées américain, le général Joe Dunford, a estimé que ce canal "a très bien fonctionné sur les huit derniers mois", et "nous allons travailler dans les prochaines heures sur le plan diplomatique et militaire pour rétablir ces communications entre les quartiers généraux russe et américain au Moyen-Orient". Cette agression est la quatrième du genre après ce qui s'est passé à trois reprises au moins depuis le début mai dans la région d'Al-Tanaf, près de la frontière avec l'Irak et la Jordanie, quand les forces américaines ont bombardé des forces pro-régime. Cette situation dénoncée par la Russie, inquiète également au plus haut point les Nations unies, qui ont exprimé lundi leur "profonde inquiétude" quant à une possible escalade de la tension entre les Etats-Unis et la Syrie. S'exprimant à la fois sur la destruction de ce chasseur syrien et sur la revendication par l'Iran de six tirs de missiles ayant frappé une base de l'organisation terroriste autoproclamé Etat islamique en Syrie, le porte-parole de l'ONU a estimé que ces deux événements "soulèvent plus généralement notre profonde inquiétude sur le risque d'une possible erreur de jugement ou d'escalade militaire en Syrie". "Nous pensons que le risque est accru lorsque les efforts de lutte contre l'EI et d'autres groupe terroristes ne sont pas associés à la recherche d'une solution politique aux six années d'un conflit qui a causé la mort de plus de 320 000 personnes", a souligné Stéphane Dujarric. Il y a lieu de signaler que le Conseil de sécurité des Nations unies évoquera le conflit syrien la semaine prochaine, avant un nouveau round de pourparlers de paix qui doit démarrer le 10 juillet à Genève. Par ailleurs, l'Australie a annoncé hier la suspension de ses missions aériennes en Syrie, après les menaces russes consécutives à la destruction d'un chasseur syrien par un avion américain. "Par mesure de précaution, les opérations de frappes des forces de défense australiennes (ADF) en Syrie ont temporairement cessé", a annoncé une porte-parole de l'armée australienne dans un communiqué. Merzak Tigrine