Ils étaient des dizaines de milliers à protester dans les rues de la capitale irakienne contre l'occupation américaine. Ces manifestants répondaient à l'appel lancé par le jeune imam chiite Moqtada Al-Sadr et le comité des Oulémas musulmans d'obédience sunnite. Les manifestants convergent tôt le matin vers la place Ferdaous, au centre de Bagdad, où, il y a deux ans, était déboulonnée la statue de Saddam Hussein. Scandant “Non, non aux occupants”, des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi dans le quartier chiite déshérité de Sadr City, à Bagdad. Dans un message lu par un des assistants à la foule, Al-Sadr a prié contre les Américains : “Dieu brise leur nuque comme ils brisent les nôtres et nous terrorisent.” Il ajoutera plus loin : “Il n'y aura ni paix ni sécurité en Irak, avant la fin de l'occupation. Il faut que les occupants quittent mon pays. Nous ne voulons pas de votre sécurité, nous ne voulons rien de vous, ni du bien ni du mal. Nous voulons seulement que vous nous laissiez tranquilles.” Ainsi, après un long silence, Moqtada Al-Sadr revient au devant de la scène, prônant toujours son anti-américanisme. Il s'en est vivement pris à George Bush : “Vous avez dit que l'Amérique est devenue plus sûre, mais je vous réponds : Peut-être que l'Amérique est plus sûre, mais le reste du monde est devenu plus dangereux.” En attendant, sur le plan sécuritaire, vingt-cinq Irakiens, dont quinze soldats, ont été tués hier dans une série d'attaques de la rébellion au sud de Bagdad, le jour anniversaire de la chute, il y a deux ans, du régime de Saddam Hussein. Quinze soldats irakiens ont été tués dans la matinée par un engin explosif au passage de leur convoi à Latifiya, à 40 km au sud de la capitale, a indiqué une source du ministère de la Défense. K.A/ Agences