Dès son retour, hier, à Bassorah, le jeune leader radical chiite a lancé un appel à une manifestation unitaire irakienne pour réclamer le départ des forces d'occupation américaines. Intervenant devant un certain nombre de ses fidèles dans la principale ville du sud de l'Irak, Bassorah, Moqtada Sadr a déclaré : “J'appelle tous les Irakiens, sunnites et chiites, musulmans et non musulmans, à une manifestation unitaire à Bagdad pour réclamer le départ des forces d'occupation, même selon un calendrier.” Il ajoutera que “cette manifestation, pour l'Irak et le prophète de Dieu, vise dans le même temps à condamner les actions des takfiri et des baâthistes, qui représentent le couteau avec lequel l'occupant frappe”. Virulent comme à son habitude, il a vertement critiqué les Américains en affirmant : “Nous ne voulons pas seulement le départ de l'ambassadeur américain, nous réclamons que toutes les troupes partent.” Il essayera d'impliquer d'autres parties dans la manifestation à laquelle il appelle en leur demandant de se joindre à lui. “Les prédicateurs de toutes les mosquées d'Irak doivent appeler à cette manifestation pacifique pour que le peuple ne soit plus divisé, ni en actes, ni en paroles”, a-t-il dit. L'imam a insisté sur l'union. “Sunnites et chiites doivent se soutenir et s'entraider car il n'y a aucune différence entre un sunnite et un chiite. Les Irakiens sont appelés à ne pas se diviser entre eux mais à s'unir face aux croisés”, a-t-il dit. Alors que son mouvement a été accusé par le Parti islamique sunnite d'avoir pris part aux exactions contre cette communauté après le dynamitage d'un mausolée chiite à Samarra, au nord de Bagdad, Moqtada Sadr a écourté sa tournée à l'étranger dans l'espoir de calmer la tension. La veille de son arrivée, quatre cheikhs de son organisation avaient conclu un “pacte d'honneur” avec le Comité des oulémas musulmans, principale organisation religieuse sunnite, prévoyant l'interdiction de toute attaque de lieu de culte, de faire couler le sang et la condamnation de tout acte pouvant mener à la sédition. “Il n'est pas permis que des Irakiens attaquent des mosquées, quelles qu'elles soient, sunnites ou chiites”, a-t-il insisté en réaction aux nombreux assassinats d'Irakiens sunnites et attaques contre leurs mosquées depuis l'attentat contre un sanctuaire chiite à Samarra. Il a appelé à la tenue de prières unitaires dans les mosquées qui ont fait l'objet d'attaques. K. ABDELKAMEL