Les plaignants, qui ont pris attache avec notre journal, dénoncent les deux poids, deux mesures de l'administration, qui refuse toute révision des prix. La révision des prix des logements sociaux participatifs ainsi que d'autres problèmes qui inquiètent les promoteurs à Sétif risquent de compromettre la réalisation desdits logements ou du moins affecter la relation entre l'administration et les promoteurs. En effet, selon des représentants des entreprises privées, affiliés à l'ONPI (Organisation nationale des promoteurs immobiliers), chargées de la réalisation de 1496 unités LSP à la cité El-Hidhab Nord, le coût de réalisation a sensiblement augmenté et les responsables font la sourde oreille. "Ce programme date de 2010, du temps de l'ex-wali Noureddine Bedoui. Depuis cette date, trois walis ont fait leur passage. Les chantiers ont connu et connaissent beaucoup de problèmes. Outre le sempiternel problème des VRD (voiries et réseaux divers) qui est derrière le retard de la plupart des programmes de logement dans la wilaya, la non-délivrance à temps des permis de construire et la nature du terrain choisi par la direction de l'urbanisme ont beaucoup influé sur le coût. En effet, la localisation du projet sur une décharge publique de 13 m de hauteur de remblais avec de la roche par endroits a compliqué la tâche des entreprises. Par ailleurs, le refus catégorique de l'administration locale d'appliquer une révision des prix selon l'article 38 de la loi 11/04 régissant la promotion immobilière nous a énormément pénalisés", nous dira le président de la délégation de l'ONPI - wilaya de Sétif, M. Khelloufi. Notre interlocuteur a aussi indiqué que les membres de l'ONPI, dans un souci de bien prendre en charge le programme, ont proposé un taux de réajustement de 15%. Pourtant, la fiche technique signée par les deux parties, à savoir l'administration et le promoteur, est on ne peut plus claire. Les prix fixés à 280 millions de centimes ainsi que les délais de livraison sont prévisionnels et peuvent être révisés. "Les prix des logements sont révisables en prenant pour base les éléments de variation du coût de revient, tout en s'appuyant sur l'évolution des indices officiels des prix des matériels, matériaux et main-d'œuvre. Cela est aussi prévu dans la fiche technique et le contrat signé chez le notaire", nous dira M. Benbaouche, membre du bureau national de l'ONPI. Et de renchérir : "Ils essayent de nous faire comprendre que la loi 11/04 ne concerne que la promotion immobilière et non la formule LSP, cependant une correspondance de la conservation foncière somme les notaires à établir les actes selon le modèle officiel dans le cadre de la 11/04. La convention relative à la réalisation desdits projets établie avec la CNL confirme aussi que le LSP est régi par la même loi. C'est une aberration de ne pas nous entendre." Pis encore, les plaignants qui ont pris attache avec notre journal dénoncent le deux poids, deux mesures de l'administration qui refuse toute révision des prix. Ce qui est interdit pour les promoteurs privés est permis pour un promoteur public, à savoir l'agence foncière qui, selon un acte notarié en date du 24/2/2016, a revu le prix à la hausse pour fixer le prix d'un logement F3 sur le même site à 302 millions. Sur un autre volet, la CNL (Caisse nationale du logement) et le FNPOS (Fonds national de péréquation des œuvres sociales) n'auraient pas suivi le rythme attendu par les promoteurs. Dans une lettre adressée au ministre de l'Habitat, on lit : "De son côté, la CNL en se bureaucratisant a consacré beaucoup de temps à traiter les dossiers des postulants... Les délais d'enquête peuvent durer jusqu'à 10 mois et les avances financières qui devaient être mises à la disposition des promoteurs au fur et à mesure de l'avancement des travaux n'ont pas eu lieu, contrairement à l'ancien programme." F. SENOUSSAOUI