La décision du collectif des pharmaciens conventionnés d'Alger de ne plus délivrer les médicaments pour les malades dans le cadre du tiers payant constitue, pour le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO), « une forme d'otage des malades ». Dans une conférence de presse organisée au siège du syndicat, M. Belambri, le président du SNAPO, a déclaré que les problèmes que rencontrent les pharmaciens peuvent être réglés dans un cadre organisé et il faut privilégier la voie du dialogue. « La direction de la CNAS montre toute sa disponibilité à intervenir au niveau de tous les centres payeurs qui accusent un retard dans le traitement et le payement des factures », a-t-il souligné en expliquant que le cadre permettant de régler ce problème peut se faire à travers les commissions mixtes CNAS /SNAPO. Nous appelons tous les pharmaciens à saisir directement le SNAPO et à présenter de manière précise leur situation par rapport aux payements. Le SNAPO prendra en charge leur problème comme il l'a toujours fait pour tous les pharmaciens qui l'ont sollicité. Pour M. Belambri, les pharmaciens d'officine jouent, à travers la convention du tiers payant, un rôle social. La grogne des pharmaciens que Belambri juge légitime a été, selon lui, « détournée et exploitée par un groupuscule juste dans le but de nuire au SNAPO. Ce groupuscule a manipulé certains pharmaciens et maintenant il essaye de prendre en otage les malades en les pénalisant. Les pharmaciens sont victimes de manipulations à des fins purement électoralistes », a déclaré M. Belambri. Il s'est, par ailleurs, félicité de la prise en considération des propositions du SNAPO par la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNAS) dans le cadre de la nouvelle convention du tiers payant, notamment en ce qui concerne la dédomiciliation permettant ainsi aux assurés de bénéficier du dispositif simultanément au niveau de toutes les pharmacies relevant du même centre de paiement. Parmi les points sur lesquels le SNAPO a obtenu satisfaction, a poursuivi M. Belambri, figurent la mise en place de commissions mixtes nationales et locales, chargées d'étudier et de réglementer les problèmes rencontrés par les pharmaciens dans le cadre du tiers payant, tels que le retard de paiement, et l'utilisation d'un support magnétique permettant « une liquidation » rapide des dossiers et un raccourcissement des délais de paiement. M. Belambri a fait savoir que son syndicat a adressé une correspondance à la CNAS dans laquelle il sollicite l'intervention de la caisse pour trouver une issue au problème des retards de paiement. Le SNAPO lance un appel au ministère du Travail et de la Sécurité sociale pour approuver rapidement le projet de la nouvelle convention qui « apportera des solutions efficaces et effectives aux problèmes posés par le tiers payant, particulièrement en matière de délais de payement (avance de 90% du montant des bordereaux en cas de retard de traitement des dossiers) ». Deux associations de malades, les fédérations nationales des diabétiques et des hypertendus ont pris part à cette rencontre. Ils envisagent de mener des actions de protestation si la décision du collectif des pharmaciens est maintenue. « Nous refusons que les malades constituent un fonds de commerce pour les pharmaciens », ont-ils déclaré.