D'abord, il y a les "Zinzins du café riche", un rendez-vous hebdomadaire qui se tient au célèbre et éponyme café localisé à la Casbah, dans la vieille ville. Depuis des années, voire des décennies, à l'instar des autres grandes villes du pays, une certaine approche de la chose culturelle et religieuse ne cesse de résumer la vie sociale constantinoise, notamment durant le mois de Ramadhan, au binôme tarawih-hafalat moussikiya. Cette année, un nouveau concept s'est invité dans le paysage socioculturel constantinois, rompant avec une approche à la fois aliénante et coûteuse. Initiative de deux acteurs de droit privés, une association culturelle, Numidi-Arts, et d'une maison d'édition, "Champs libres", "Houna Qassantina", (Ici Constantine) se veut une action conciliant rigueur de l'esprit et plaisir des sens tout en se déclinant en deux volets. D'abord, il y a les "Zinzins du café riche", un rendez-vous hebdomadaire qui se tient au célèbre et éponyme café localisé à la Casbah, dans la vieille ville. Autour d'un café, un sujet d'actualité est traité avec un invité. S'ensuivra un débat en toute liberté autour d'un phénomène social méritant éclairage, avant de terminer la soirée tout en musique par une Qaâda musicale. Ensuite, il y a le forum constantinois, un autre rendez-vous, mensuel celui-ci, qui se tient dans les locaux de l'Office des établissements de jeunes Odej, dans le quartier du Ciloc. Une conférence-débat est organisée autour d'un sujet qui fait polémique, comme le parcours de Ben Badis. L'idée de "Houna Qassantina" est d'offrir aux Constantinois deux nouveaux espaces de réflexion, de débat et de distraction loin des idées reçues, coûteuses pour la rigueur scientifique et des clichés aliénant l'individu. Ses deux points forts sont le fait qu'elle soit une action née d'un partenariat public-privé et qu'elle ne soit pas un corps étranger dans une ville prédisposée pour la chose culturelle. Son pari, qu'elle a déjà réussi avec son lancement durant ce mois de Ramadhan, est celui d'exister. Le défi qui l'attend est celui de durer dans le temps, au-delà du mois sacré, pour nous revenir dès la prochaine rentrée. Mourad Kezzar