Les pays du Golfe, en crise diplomatique contre leur désormais frère ennemi le Qatar, continuent d'exercer de fortes pressions sur Doha dans ce qui est considéré par certaines chancelleries étrangères comme un pur chantage et une atteinte à la souveraineté de cet émirat. Hier, dans des déclarations faites au quotidien britannique The Guardian, l'ambassadeur des Emirats Arabes Unis (EAU) en Russie, Omar Ghobash, a affirmé que son pays, l'Arabie Saoudite et le Bahreïn (tous membres du Conseil de coopération du Golfe, CCG) pourraient imposer de nouvelles sanctions, même s'ils écartent pour le moment l'exclusion de Doha du CCG. Les pays du Golfe, forts de leurs pétrodollars et de leurs accointances avec certaines puissances, se disent prêts à exercer des pressions sur ses "partenaires commerciaux" pour cesser leurs liens avec ce petit émirat gazier. "Il existe une autre possibilité qui serait d'imposer des conditions à nos propres partenaires commerciaux", a déclaré le représentant diplomatique des EAU au journal londonien. Cette nouvelle menace de sanctions intervient au lendemain du refus du Qatar de répondre favorablement à une liste établie par les pays du Golfe et contenant treize points de revendications, dont certains constituent une véritable atteinte à la souveraineté de Doha. Le Qatar continue, de son côté, à réclamer les preuves l'accusant de "financer le terrorisme", comme l'ont indiqué les pays du Golfe qui ont trouvé ce prétexte pour rompre leurs relations diplomatiques avec ce royaume. Quant aux Etats-Unis, qui disposent d'une base militaire dans ce pays, ils continuent à souffler le chaud et le froid, tout en jouant au médiateur pour résoudre cette crise aux motivations dépassant la raison avancée par Riyad et ses alliés du Golfe et du Caire. Lyès Menacer