L'assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou, qui a tenu, hier, sa session ordinaire à l'effet de voter le budget supplémentaire, a non seulement fini par admettre la triste réalité concernant la situation économique et sociale locales, mais aussi s'est résolu à tirer la sonnette d'alarme quant aux conséquences qui peuvent survenir. D'emblée, le P/APW, Mohamed Msela, a souligné que le budget supplémentaire soumis au vote des élus est réduit de plus de 50%. "Le BS 2016 était de l'ordre de 47 milliards alors que celui de 2017 n'est plus que de 23 milliards", a-t-il précisé, tout en concluant que "la coupe budgétaire est drastique, et l'austérité est bien là." Selon lui, "des chapitres complets et très importants pour notre wilaya ont été supprimés". Tout en annonçant, toutefois, l'octroi d'un certain nombre de subventions telles que celle de 15 millions de dinars pour la JSK, 10 millions de dinars pour la prise en charge des colonies de vacances des Sahraouis et 5 millions de dinars pour le Fonds de soutien à la création artistique, le P/APW explique que "la wilaya de Tizi Ouzou fait face à une situation difficile sur le plan économique et social, aggravée par la crise économique provoquée par la dégringolade des prix du pétrole qui a affecté les équilibres macrofinanciers du pays". Une situation qui se traduit, a-t-il ajouté, par le gel de plusieurs projets structurants inscrits à l'indicatif de la wilaya, tels que le nouveau CHU, le complexe mère-enfant, le barrage Sidi-Khelifa, les axes routiers Aïn El-Hammam - Drâa El-Mizan et Azazga - Azeffoun, et aussi le retard considérable dans l'inscription et le lancement des grands projets de développement. Poursuivant son constat amer dressé avant l'adoption du BS, l'orateur a cité également l'arrêt et les retards qui affectent les projets de la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest, le téléphérique, le barrage Souk n'Tleta et le nouveau stade de Tizi Ouzou. Il cite également "la faillite généralisée" qui guette le secteur du BTPH et la croissance effrénée du taux de chômage qui ne fait qu'aggraver la précarité sociale. "Pas moins de 70 000 demandes d'emploi arrivent chaque année sur le marché du travail dans la wilaya. Avons-nous des offres d'emploi ? Avons-nous un tissu économique capable de les absorber ?" s'est-il interrogé, avant de conclure : "Le vase est presque plein, c'est le moment d'intervenir pour éviter son débordement." Lors de la présentation du bilan de l'exécutif, le wali de Tizi Ouzou n'a fait que confirmer l'impact désastreux de la crise économique sur le développement de la wilaya. "La wilaya de Tizi Ouzou n'a pas été épargnée par la conjoncture financière difficile engendrée par la chute des prix du pétrole. Quatre opérations seulement, pour un montant global de 1,85 milliard de dinars, ont été accordées à la wilaya de Tizi Ouzou durant l'année 2016", est-il mentionné dans le document de l'exécutif, qui a également révélé que le taux de consommation des crédits de paiement à fin 2015 n'était que de 29,15%. Samir LESLOUS