La Commission européenne a appelé, jeudi, l'Italie, qui a menacé de bloquer l'entrée de ses ports à certains bateaux transportant des migrants, à ne rien faire avant d'en avoir discuté avec les autres Etats et les ONG. Confrontée à des arrivées continues sur ses côtes, l'Italie a menacé, mercredi, de ne plus accepter l'entrée de ses ports aux bateaux étrangers transportant des migrants secourus en Méditerranée. Livrée quasiment à elle-même face à la crise migratoire et des réfugiés, Rome a vainement appelé ses partenaires européens à davantage de solidarité. Le pays a enregistré depuis le début de l'année plus de 73 300 arrivées de migrants, en provenance de Libye pour la plupart. Le Premier ministre italien, Paolo Gentiloni, a appelé, jeudi, les autres pays de l'UE à apporter une contribution concrète pour aider Rome, après une rencontre avec d'autres responsables européens à Berlin. "Nous avons internationalisé les opérations de recherche et de sauvetage, mais l'accueil reste pour un seul pays", a-t-il relevé, soulignant que l'Italie était confrontée à des chiffres croissants qui pourraient avoir un impact grave sur notre système d'accueil. "Cela met notre pays sous pression, mais nous respecterons nos engagements humanitaires et légaux", a-t-il toutefois assuré. "Nous comprenons les inquiétudes de l'Italie et nous soutenons son appel à un changement de la situation", a déclaré, jeudi, une porte-parole de la Commission, Natasha Bertaud. "Mais tout changement de politique devrait d'abord être discuté avec les autres Etats membres et aussi communiqué correctement aux ONG qui utilisent ces bateaux pour qu'elles aient le temps de se préparer", a-t-elle ajouté. Une réponse tardive et des propos qui démontrent un mouvement de panique à Bruxelles, où les membres de l'UE refusent d'assumer publiquement et sur le plan politique leur rôle dans cette crise et sa prise en charge effective, alors que le flux de migrants et de réfugiés n'a pas cessé ces 3 dernières années. Plus de 10 200 migrants ont été secourus entre dimanche et mardi au large de la Libye. Les gardes-côtes italiens coordonnent ces opérations de sauvetage, mais de nombreux bateaux étrangers, y compris plusieurs affrétés par des ONG, y participent. Les migrants sont ensuite transportés vers des ports italiens où ils sont hébergés dans des centres d'accueil dont la capacité est saturée. R. I./Agences