Le constat dressé par les syndicalistes est sans appel : "Le secteur n'en finit pas de tourner en rond et tous les projets annoncés en grande pompe n'ont malheureusement pas démarré." Les syndicalistes d'Algérie Télécom et d'Algérie Poste, de Mobilis, de Djezzy et de l'ensemble de leurs filiales et autres directions de wilaya et syndicats d'entreprise affiliés à la Fédération nationale UGTA FNT-PTT ont décidé de recourir à des journées de protestation pour dénoncer le marasme qui prévaut dans le secteur et le manque de concertation sur des décisions qui engagent le devenir des travailleurs et de leurs entreprises. Réunis hier au complexe des Andalouses d'Oran en session extraordinaire, en présence de Mohamed Tchoulak, secrétaire général de la Fédération nationale de la poste et des technologies de l'information et de la communication, et du secrétaire général de l'union de wilaya UGTA d'Oran, les 350 délégués, venus des 48 wilayas, n'ont pas manqué de critiquer ouvertement ce qu'ils qualifient de "gestion menée en solo par la ministre des Ptic Houda-Imane Faraoun" et, surtout, "l'obstination de celle-ci à refuser tout dialogue avec le partenaire social". Présidée par Mlle Ouahiba Harzelli, membre du syndicat d'Algérie Poste, cette conférence a été l'occasion pour les syndicalistes de revenir sur les dernières décisions prises par la ministre, notamment celles relatives aux mutations et au redéploiement de certains cadres du secteur et au manque d'effectifs dans de nombreuses filiales et directions relevant du secteur de la poste et des télécommunications. Dans le communiqué sanctionnant cette rencontre, transmis hier à notre rédaction, les délégués syndicaux ont ouvertement critiqué les décisions "unilatérales" prises par la ministre, notamment "les changements abusifs des P-DG et la valse des cadres dirigeants". Pour les syndicalistes, une telle démarche, qui n'a suscité aucune amélioration dans le secteur, ne fait qu'accentuer l'instabilité et les problèmes. "Nous ne voyons rien venir si ce n'est l'instabilité dans la chaîne de commandement qui freinerait l'élan des entreprises déjà à la traîne des progrès technologiques", déplorent les syndicalistes qui ont tenu à exprimer leurs inquiétudes quant à la pérennité et à la viabilité de leurs entreprises, estimant que "le secteur n'en finit pas de tourner en rond et tous les projets annoncés en grande pompe n'ont malheureusement pas démarré, à part la consommation abusive des P-DG et les changements des cadres dirigeants". Se référant à des conclusions et classements établis par des experts confirmés et des institutions internationales, le communiqué relève "le retard enregistré dans un secteur censé être à la pointe des technologies et servir de locomotive à la relance économique nationale". Pour les syndicalistes, cet état de fait les oblige à réagir, disent-ils, en leur qualité de partenaire social. "Nous nous estimons en droit de participer en tant qu'acteur à part entière dans le processus du développement social et économique initié dans le secteur." Le communiqué conclut que "les délégués ont voté à l'unanimité le recours à des journées de protestation que la fédération nationale aura toute latitude d'organiser en cas de persistance d'un refus de dialogue". M. T.