"Nous sommes là uniquement pour la mer, on ne trouve pas utile de payer 5000 DA rien que pour nager !", dira Lazhar, un Sétifien d'une trentaine d'années. Comme chaque année, la location d'appartements et de villas dans les communes côtières n'est pas à la portée des petites bourses qui se battent contre vents et marées pour se payer quelques jours de vacances à Jijel. Même si ce n'est pas encore le grand rush, les propriétaires de maisons de location qui n'ont pas encore trouvé de clients ne veulent pas baisser les prix. En effet, le coût de la nuit dans un appartement de trois pièces varie entre 5000 et 6000 DA, tandis que le prix d'une villa sur la côte est estimé à plus de 8000 DA, comme cela a été constaté à Ziama Mansouriah. Beaucoup d'estivants qui convergent chaque été vers l'antique Igilgili semblent hésitants. Avec la cherté de la location et la rareté des hôtels, les vacanciers, notamment les jeunes qui viennent entre amis, ont trouvé la solution qui convient à leur porte-monnaie. Plus besoin de solliciter des connaissances pour venir passer des vacances, puisque ces jeunes, généralement des étudiants ou des chômeurs, passent leurs nuits à la belle étoile. On retrouve des dizaines de personnes allongées ici et là, près de leurs véhicules, sur le front de mer ou sur les plages. Ceux qui possèdent des fourgons dressent des matelas à l'intérieur, les transformant ainsi en caravanes digne de celles des gens du voyage qu'on retrouve un peu partout en France. Approchés par Liberté, des jeunes venus de la wilaya de Sétif ont indiqué qu'ils n'ont plus besoin de louer. "Nous sommes là uniquement pour la mer, on ne trouve pas utile de payer 5000 DA rien que pour nager !", dira Lazhar, un Sétifien d'une trentaine d'années. Et d'ajouter : "Les prix affichés sont vraiment exorbitants ! Et même si j'avais la somme, je ne paierai pas... C'est de l'argent jeté par les fenêtres." Et d'ajouter avec un air moqueur que "passer la nuit à la belle étoile vaut mieux que de louer dans un cinq étoiles !" Par ailleurs, les services de l'APC auront du pain sur la planche, puisque ces jeunes qui passent leurs nuits dehors ne se soucient guère de la propreté et de l'environnement. On retrouve des détritus jetés partout sans être ramassés. En essayant de connaître la raison, ils diront tout simplement que ce ne sont pas eux ! Cependant, les gens qui habitent près de certaines plages refusent catégoriquement de voir ce genre de vacanciers, comme par exemple les habitants d'Ouled Bounar (4 km à l'ouest du chef-lieu). Des rixes ont éclaté à maintes reprises à cause de ce phénomène, que les habitants ont du mal à accepter. "Ces jeunes salissent la plage et dérangent les familles quand ils mettent de la musique la nuit, en plus ils n'achètent rien, même pas une bouteille d'eau !" dira un habitant d'Ouled Bounar. Mouloud Saou