Selon le directeur de la santé de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, M. Zegrar Salim, deux cas de fièvre typhoïde ont été signalés dans la commune d'El-Hammadia, une quinzaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya. Ces deux cas viennent s'ajouter aux trois autres enregistrés depuis le 18 juin. Le directeur de la santé a fait savoir que depuis leur apparition, il n'y a eu aucune complication dans les cas enregistrés et cela grâce aux précautions prises au sein des structures sanitaires de la wilaya. Les unités sanitaires œuvrent actuellement pour contenir l'épidémie. Des recommandations avaient été données pour éviter de consommer de l'eau et les produits qui ne sont pas soumis au contrôle sanitaire et distribués clandestinement. "Pour l'instant, le foyer de ce virus n'est pas encore déterminé", dira notre interlocuteur. "L'irrigation en eaux usées, le manque d'hygiène, la contamination de l'eau ou des aliments sont les principales sources", ajoute le docteur Belmahadi Salim, médecin spécialiste en infectieux. De son côté, le maire d'El-Hammadia, Ahmed Merakchi, écarte toute contamination de l'eau et insiste sur les faits extérieurs. "Ce sont des cas séparés dans le temps et le lieu", précise-t-il. Les fièvres typhoïde et paratyphoïde sont des maladies infectieuses potentiellement mortelles en l'absence de traitement. Ces fièvres surviennent le plus souvent dans des zones où l'hygiène est précaire, et frappent principalement les régions où les eaux usées sont déversées. Mais il faut rappeler que dans la partie sud de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, l'eau potable ou d'irrigation manque énormément. Cette situation pousse les citoyens à s'approvisionner en citerne pour l'eau potable, et les paysans puiser directement de l'oued K'sob. Des centaines de motopompes installées sur les deux rives de l'oued K'sob approvisionnent les asperseurs fixés dans les parcelles de fruits et légumes. Tous les champs sont irrigués avec ces eaux provenant des réseaux d'assainissement des villes de Bordj Bou-Arréridj, El-Hammadia, El-Euch, Rabta, Bordj Ghedir, Belimour, Hasnaoua, El-K'sour... Des spécialistes confirment que les eaux usées sont une source de contamination bactérienne et chimique, et dans le cas où on les utilise pour irriguer les cultures, ces dernières seront contaminées et deviennent une source pour le transfert de nombreuses maladies en vigueur. Ces eaux ont provoqué beaucoup de graves infections virales, y compris l'hépatite virale, les souches de grippe porcine causant la polio, le virus de Rio qui cause la diarrhée, le virus de la fièvre glandulaire, le virus de Coxsackie qui provoque l'épidémie myocardite, la méningite et l'angine de poitrine, l'échovirus qui provoque une pneumonie, la méningite et les infections intestinales qui causent la diarrhée aiguë, et d'autres provoquent aussi l'infection dans de nombreux types de bactéries et de parasites, y compris la salmonella, le choléra, la typhoïde, la dysenterie avec tous ses types, la bactérie Escherichia coli, causant l'inflammation intestinale aiguë accompagnée de diarrhée sanglante et la déshydratation, fièvre et perte de poids et des douleurs intestinales aigues, et provoquent souvent la mort des enfants. Donc, on devrait sonner l'alarme pour l'utilisation des eaux usées dans l'irrigation et l'arrosage des cultures, et le ministère des Ressources en eau, celui de l'Agriculture et celui de la Santé, les conseils locaux et les médias doivent jouer leur rôle pour protéger la communauté de cette catastrophe, et on devrait également adopter certains règles pour permettre l'utilisation d'un traitement bilatéral ou triple de l'eau et respecter les restrictions.