Après avoir soutenu une première fois, en mars dernier, que l'interdiction du cumul de fonctions au sein des fédérations et des ligues sportives ne concernait que le poste de président, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, a finalement reconnu samedi que cette proscription concerne également tous les élus au sein des fédérations et des ligues. "Le cumul de fonctions est interdit par la loi, que cela soit pour le poste de président ou de simple élu", a indiqué Ould Ali samedi à la presse. C'est-à-dire qu'un dirigeant d'un club quel que soit son poste de responsabilité doit quitter ses fonctions au sein de son club d'origine ou au sein d'une ligue, une fois élu à la fédération. Du coup, Rebouh Haddad, Ould Zmirli, Koussa et autres Labane doivent désormais démissionner de leurs clubs respectifs pour garder leur poste au sein des fédérations de football et de hand-ball, pour ne citer que ces exemples-là. Ils peuvent aussi renoncer à leur qualité d'élu. En fait, Ould Ali ne fait que se conformer au décret exécutif 16-153 du 23 mai 2016 signé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui stipule dans son article 14 que "le dirigeant sportif bénévole ne peut être en conflit d'intérêts avec... le club sportif en rapport avec la responsabilité de la fonction". Une obligation réglementaire que Liberté avait révélée dans son édition du 6 avril dernier sous le titre "Ould Ali El-Hadi fait une lecture étriquée du décret exécutif 16-153". En effet, au mois de mars dernier, en marge de sa visite dans la wilaya de Biskra, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, avait soutenu que "les dispositions réglementaires en vigueur interdisent le cumul de fonctions dans les postes de président de club, de ligue et de fédération. Le président d'une ligue ne peut occuper dans le même temps le poste de président de club ou de fédération. Le cumul de fonctions de président par les gestionnaires sportifs bénévoles élus est interdit par la force de la loi" citant le cas du président du Paradou AC, Khereddine Zetchi, qui a démissionné pour occuper le poste de président de la Fédération algérienne de football. Au mois de mars, le MJS avait soutenu le contraire Ould Ali faisait en fait une lecture plutôt étriquée du décret exécutif 16-153 du 23 mai 2016 qui ne parle pas seulement du poste de président mais aussi du dirigeant sportif. Autrement dit, Ould Ali avait tenté sciemment de dispenser les autres membres élus, notamment les membres du bureau fédéral de la FAF qui, eux aussi, n'ont pas droit de cumuler leurs fonctions au sein du club ou de la Ligue et la FAF si on se réfère aux termes exacts de l'article 14 du décret exécutif 16-153 du 23 mai 2016 et ce pour éviter des situations de favoritisme et de conflits d'intérêt inéluctables. Pis encore, interrogé par Liberté pour son édition du 13 avril dernier à ce sujet, en marge du coup d'envoi du tournoi commémoratif de la Journée de l'étudiant organisé par l'université d'Alger, au stade du 5-Juillet, Ould Ali avait affirmé : "Oui, je le répète, je pense que cette obligation ne concerne que le poste de président, ce sont les règlements qui régissent le sport qui le disent." Cependant, faisait remarquer votre serviteur, "le décret exécutif 16-153 du 23 mai 2016 signé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, stipule clairement dans son article 14 que le dirigeant sportif bénévole ne peut être en conflit d'intérêt avec... le club sportif en rapport avec la responsabilité de la fonction". Lire bien dirigeant sportif et non pas président. Ce à quoi,El-Hadi Ould Ali rétorquait : "Mais ce décret a été modifié, il y a un décret modificatif." Considérant que les membres du bureau fédéral sont avant tout des "dirigeants sportifs", ils doivent donc démissionner de leurs postes au sein des clubs et des ligues ou vice-versa. Le bureau fédéral de la FAF, par exemple, compte 8 membres, affiliés à un club ou une ligue, à savoir Kheireddine Zetchi, Rebbouh Haddad, Messaoud Koussa, Amar Bahloul, Noureddine Bakiri, Mohamed Ghouti (présidents des ligues) et Larbi Oumammar (DG adjoint de la SSPA/ASMO). La déclaration du premier responsable du MJS sonnait au mois de mars dernier comme une tentative d'apporter de l'eau au moulin au président de l'USMA, Rebouh Haddad, qui a affirmé que "la loi ne m'oblige pas à quitter la présidence de l'USMA", après son élection le 20 mars dernier au bureau fédéral de la FAF et surtout sa désignation à la vice-présidence de la Fédération algérienne de football. Maintenant la question qui se pose est : "Qu'est-ce qui a changé entre le printemps et l'été 2017 ?"