Pierre Gattaz, président du Mouvement des entreprises de France (Medef), dans un entretien accordé à l'agence africaine Ecofin, souligne que "tout renforcement" de la relation économique bilatérale entre l'Algérie et la France est une "excellente nouvelle" pour les entreprises de nos deux pays. Les jeunes entrepreneurs algériens font preuve, selon lui, de "vrais atouts". Pierre Gattaz affirme avoir de "très bons liens" avec certains chefs d'entreprise d'Algérie. Notre volonté au Medef, dit-il, que ce soit en matière de business ou d'actions pour la jeunesse, est de délivrer "du concret" à nos homologues algériens. Arrivé aux affaires en mai dernier, Emmanuel Macron veut permettre à l'Algérie et à la France de tourner la page du passé et de construire ensemble un grand projet d'avenir. Comment le Medef souhaiterait-il s'inscrire dans cette éventuelle dynamique ? En réponse à cette question, il explique que "nous travaillons main dans la main avec nos partenaires locaux, avec les entreprises algériennes et en bonne intelligence avec les gouvernements français et algérien depuis la création de Medef International il y a 30 ans". "Les sociétés hexagonales ont fortement investi, ces dernières années, en Algérie. Et, la progression du stock d'IDE entrant, elles y ont contribué. Le stock des IDE entrant est passé de 3,39 milliards de dollars en 2000 à 27,778 milliards de dollars en 2016. Dans ce flux, la France tient le premier rang comme pays investisseur. Le stock des investissements directs français en Algérie est de 2,01 milliards d'euros et le stock des capitaux propres français en Algérie est de 1,6 milliard d'euros", indiquait récemment M. Jean-Marie Pinel, président de la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française. Il avait avancé cette indication lors de la présentation, à Alger, de l'étude comparative des flux d'investissements en Algérie. M. Pinel a relevé qu'à partir des bilans publiés par le Centre national du registre du commerce (CNRC), "nous avons cherché les 50 grandes sociétés hors hydrocarbures de chacun des cinq pays les plus importants investisseurs en Algérie : la France, l'Allemagne, l'Italie, la Chine et la Turquie". L'étude s'est basée sur l'analyse des capitaux propres, des emprunts, des immobilisations et de la valeur ajoutée par pays, secteur et activité. Elle est fondée sur une analyse des comptes sociaux des 50 plus grandes sociétés étrangères hors hydrocarbures des six pays partenaires de l'Algérie. De manière plus globale, les entreprises françaises appréhendent depuis longtemps le continent africain dans son ensemble. Le partenariat stratégique avec le continent s'inscrit dans sa globalité. Les équipes de Medef International travaillent sur l'ensemble du continent africain, sans distinction entre l'Afrique du Nord et subsaharienne, ainsi que l'explique le président du mouvement. Elles se préparent par ailleurs à l'ouverture l'an prochain de la Transsaharienne qui reliera Alger à Lagos en traversant le Sahel. C'est un axe important qui contribuera au désenclavement de la sous-région, indéniablement, note-t-il. Les entreprises françaises regardent avec attention ces projets qui permettront de relier les grandes capitales du Sahel. À ce sujet, le G5 Sahel, dont l'objet est politique, est un préalable très positif qui nécessite désormais de réfléchir à une coopération économique et financière et à de nouveaux modes de développement de filières. Le Medef, avec Medef International et les entreprises françaises, est prêt, dit-il, à travailler sur ce sujet que nous connaissons bien. Et, de souligner : "Il n'y aura de vraie stabilité que lorsque les activités économiques créatrices d'emplois apporteront plus de prospérité aux populations multi-ethniques de cette région." Youcef Salami