Qu'est-ce qui a bien pu se passer à l'hôtel El-Aurassi lors du conclave entre l'UGTA, le FCE et les sept autres organisations patronales signataires de la déclaration dénonçant le traitement infligé à Ali Haddad lors de la visite du Premier ministre à l'Ecole des assurances ? Le front constitué ce jour-là contre Tebboune a déjà pris eau de toutes parts et continue de s'enfoncer chaque jour davantage. À chaque nouvelle journée son lot de surprises, avec toujours cette constante d'organisations annonçant leur "étonnement" de voir leurs signatures apposées au bas du document qui a sanctionné le conclave d'El-Aurassi lorsqu'elles ne dénoncent pas "l'usurpation de signature". Ainsi, après l'Union nationale des investisseurs (UNI), organisation fondée par l'homme d'affaires Abdelouahab Rahim, et la Confédération algérienne du patronat (CAP) de Boualem Mrakech, c'est au tour de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) d'exprimer son "étonnement" en apprenant à travers les divers médias la déclaration des signataires du pacte national économique et social de croissance qui "expriment leurs vives préoccupations après le traitement réservé au président du FCE, Ali Haddad (...)". "Sa stupéfaction (CNPA, ndlr) a été encore plus grande quand il a appris que la déclaration précitée faisait ressortir la présence de la CNPA à la réunion de l'hôtel El-Aurassi", écrit cette organisation dans un communiqué qui porte la signature de Mohand-Saïd Naït Abdelaziz, mais qui ne porte pas de cachet de l'association patronale. "La CNPA et son président s'élèvent contre ce procédé contraire à toute éthique et rejettent cette démarche tout en réitérant leur soutien aux actions menées par Monsieur le Premier ministre, et qui découlent du plan d'action adopté par l'APN visant la réalisation du programme de Monsieur le président de la République", ajoute l'organisation qui prend donc fait et cause pour Abdelmadjid Tebboune. La CNPA rappelle qu'elle a toujours apporté sa contribution pour que les mesures économiques des pouvoirs aboutissent au développement. "La CNPA est connue pour ses fidèles positions en sa qualité de force de proposition depuis sa création et a toujours apporté sa contribution pour que les mesures économiques des pouvoirs aboutissent avec succès au développement national", rappelle encore le texte. Si pour la CAP, un de ses représentants était présent même si l'organisation, en tant que telle, dément s'être associée à l'initiative, l'UNI et la CNPA, en revanche, dénoncent une "usurpation d'identité". "Nous tenons à vous informer, semble-t-il et selon la déclaration portée dans la presse électronique qu'une réunion de l'UGTA-FCE avec les associations patronales tenue ce jour, le 18 juillet 2017 à l'hôtel El-Aurassi, en ce qui nous concerne nous n'avons nullement participé ni signé aucune déclaration. Aucun membre de l'Union nationale des investisseurs n'a assisté à cette réunion, ni souscrit à la déclaration. Nous regrettons vivement l'usurpation de notre signature sur la déclaration jointe en annexe", a écrit le président de l'UNI, dans une lettre adressée au Premier ministre Abdelmadjid Tebboune. Qui alors a signé à leur place ? Mystère et boule de gomme... Karim Kebir