La présidence palestinienne a fait savoir qu'elle était en train de discuter avec la Jordanie pour obtenir la levée des restrictions israéliennes visant la mosquée Al Aqsa. Trois jeunes Palestiniens sont tombés en martyr et deux soldats israéliens ont été tués hier matin dans un accrochage dans la vieille ville palestinienne d'El Qods occupée et annexée par Israël en juin 1967. Les jeunes Palestiniens ont attaqué un groupe de soldats israéliens postés près de Bab El Asbat, l'une des portes de la vieille ville d'El Qods. Ils ont utilisé un pistolet et deux mitraillettes de type Carlo de fabrication locale. Ils ont blessé plusieurs soldats avant de se retirer vers l'esplanade des Mosquées où à eu lieu un second accrochage armé au cours duquel les trois jeunes Palestiniens ont été tués. Les autorités israéliennes ont par la suite annoncé la mort de deux des soldats atteints par balles. Les trois jeunes auteurs de l'attaque de vendredi, la plus grande du genre depuis des années dans la ville sainte, sont originaires d'Oum El Fahem, une ville à majorité palestinienne située dans le nord d'Israël. Ces trois jeunes avaient donc sur eux des cartes d'identité israéliennes. Immédiatement après l'attaque, le Premier ministre Israélien, Benyamin Netanyahu, a pris la décision de fermer la mosquée Al Aqsa et d'y interdire la prière du vendredi, une première depuis l'occupation et l'annexion de la ville en 1967. La décision a suscité l'ire des Palestiniens qui ont dû faire leur prière dans les ruelles menant à ce troisième Lieu Saint de l'islam. Quelques heures après l'attaque, la police israélienne a également arrêté le mufti de la mosquée Al Aqsa, Mohammed Hussein, alors qu'il était réuni avec d'autres Palestiniens dans la vieille ville pour dénoncer la fermeture de l'esplanade des Mosquées. «Il n'y a pas de raison de fermer la mosquée pour la prière du vendredi», a-t-il déclaré à la presse peu avant son arrestation. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a immédiatement condamné l'attaque israélienne survenue dans le complexe de la mosquée Al Aqsa à El Qods-Est occupée et déclaré qu'il s'opposait aux «violences commises par qui que ce soit, en particulier dans les lieux religieux». Il a également demandé au Premier ministre israélien de lever les restrictions visant la mosquée Al Aqsa en la rouvrant aux fidèles, avertissant des conséquences éventuelles de telles mesures ou de toute modification du statut religieux et historique de la ville. La présidence palestinienne a fait savoir qu'elle était en train de discuter avec la Jordanie pour obtenir la levée des restrictions israéliennes visant la mosquée Al Aqsa. Le porte-parole du mouvement Hamas, Sami Abou Zohri, a estimé pour sa part que l'attaque était «une réponse naturelle au terrorisme sioniste et à la profanation de la mosquée Al Aqsa». «Le statu quo sera préservé», a indiqué pour de son côté Benyamin Netanyahu, dans une tentative de rassurer les Palestiniens. Selon un statu quo en vigueur depuis des décennies, les juifs sont autorisés à visiter l'esplanade, mais pas à y prier. Pour tenter d'éviter une escalade, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et le président palestinien, Mahmoud Abbas, ont par ailleurs eu une conversation téléphonique, un entretien rare depuis la suspension des négociations de paix en 2014. M. Abbas a profité de l'occasion pour exprimer «son rejet de tout acte de violence d'où qu'il vienne» alors que M. Netanyahu «a appelé au calme».