Conséquence de la crise que traverse le groupe ETRHB Haddad, plus que jamais dans le collimateur du gouvernement, l'avenir de la société SSPA/USMA, s'écrit désormais en pointillés. L'inquiétude gagne les rangs des supporters de l'USMA, à deux mois des quarts de finale de la Ligue des champions d'Afrique. En effet, filiale du groupe ETRHB depuis 2010, la société qui gère l'équipe de football par un conseil d'administration présidé par Ali Haddad lui-même et dont le frère Rebouh (également vice-président de la FAF est le directeur général) connaît une crise financière depuis sa création, en dépit de l'apport financier considérable du groupe. La société SSPA/USMA traîne, en effet, un déficit moyen de plus de 50 milliards de centimes. C'est ce que révèle d'ailleurs un rapport du commissaire aux comptes pour l'exercice 2016 de la société, dont Liberté détient une copie. Pour l'année qui vient de s'écouler, le déficit dépasse les 51 milliards de centimes. En outre, les dettes du club pour 2016 ont atteint 41 milliards de centimes, provenant essentiellement des fonds mis à la disposition du club par l'actionnaire majoritaire ETRHB. Ce déficit s'explique surtout par une masse salariale annuelle très lourde. En dépit de rentrées d'argent considérables, notamment la partie du sponsoring qui s'élève annuellement à plus de 60 milliards (22 milliards rien que pour Djezzy), la SSPA/USMA n'arrive toujours pas à équilibrer son budget. Certains n'hésitent d'ailleurs pas à parler de faillite de la société, si elle n'arrive pas rapidement à attirer de nouveaux investisseurs à travers une ouverture inéluctable du capital. L'on voit mal, en effet, comment le groupe ETRHB pourrait continuer à injecter de l'argent à perte alors qu'il fait face à des mises en demeure multiples dans les autres secteurs d'activité. La SSPA-USMA a du mal aussi à assurer la masse salariale de plus en plus grandissante de son personnel, joueurs et différents encadrements, en raison d'un recrutement à chaque fois onéreux de l'équipe. Les joueurs et le reste du personnel de l'équipe sénior n'ont pas été payés depuis au moins trois mois alors que le retard dans les autres catégories a atteint les six mois. En outre, la SSPA est actuellement en justice avec le club amateur (CSA) pour le non-paiement des droits d'utilisation du sigle et des couleurs, évalués à plusieurs milliards de centimes. Les deux parties doivent se retrouver devant le juge au mois de septembre prochain, apprend-on de source sûre. Le groupe qui s'est engagé en 2009, au moment des discussions, à investir en terme de sponsoring un montant de 5 milliards de centimes pour chaque saison à travers ses différentes filiales, ne l'a jamais fait, assure notre source, en dépit du fait que le maillot de l'USMA est habituellement floqué gratuitement des noms de sponsors relevant du groupe ETRHB, que ce soit en compétitions nationales ou internationales. En octobre 2016, le groupe ETRHB s'est également engagé à rénover le stade de Bologhine mais les travaux n'ont toujours pas commencé. En fait, le stade Omar-Hamadi devait connaître, durant cet été 2017 (intersaison), l'installation de nouveaux sièges au niveau de toutes les tribunes de l'enceinte sportive. Dans le souci d'offrir plus de commodités, la direction devait procéder également à l'aménagement d'une buvette et à l'installation d'une toiture englobant l'ensemble du stade. Une entreprise espagnole a même été, en collaboration avec un bureau d'études algérien, chargée de la mise en œuvre. Cependant, les supporters de l'USMA n'ont rien vu venir jusque-là. À noter tout de même qu'une nouvelle pelouse synthétique a été posée en début d'année 2016, le montant de la réalisation avoisinerait les 4 milliards de centimes. Toujours dans le domaine du sport, à l'issue de la réunion de son conseil d'administration, la Ligue de football professionnel (LFP) a appelé dans un communiqué officiel le groupe Les Temps nouveaux qui gère Dzaïr TV, acquéreurs des droits TV de la Ligue 2, "à assainir sa situation financière vis-à-vis de la LFP", sans pour autant donner de détails sur ces arriérés de paiement. Selon une source digne de foi, Dzaïr TV n'a pas encore réglé les droits TV pour la saison 2016-2017, évalués, en vertu du contrat signé entre les deux parties, à 9 milliards de centimes payables en deux tranches. Samir Lamari