Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, a invité, il y a un peu plus de deux semaines, les présidents de club à une réunion d'urgence pour débattre de leur situation financière de plus en plus alarmante. La quasi-totalité des clubs de L1 et L2 est financièrement déficitaire. Non pas parce que l'argent vient à manquer en cette période de crise financière aiguë provoquée par la chute des cours du pétrole, mais en raison d'une gestion loin d'être rationnelle prônée par les dirigeants, souvent mal imprégnés des exigences du football professionnel. « 90% du budget de fonctionnement des clubs sont ingurgités par la masse salariale de l'équipe première. C'est inconcevable. Ça ne peut plus continuer ainsi », martelait, désappointé, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, lors de sa dernière conférence de presse donnée le 9 janvier dernier au stade du 5-Juillet. Le patron de la fédération a décidé alors de relancer le projet du plafonnement des salaires capoté il y a deux années par ses propres initiateurs (la LFP et les clubs). A rappeler que le patron de la ligue et les présidents de club se sont entendu de limiter les salaires à 120 millions de centimes pour les internationaux, contre 80 millions ou moins pour l'autre catégorie de joueurs. Cela avait été décidé le mois de mai 2014. Soit juste à la fin du championnat 2013/2014. Dès l'ouverture, quelques semaines après, du marché des transferts d'été, les recommandations (salariales) seront vite bafouées. Les joueurs signaient alors des salaires mensuels allant jusqu'à 400 millions, voire 500 millions de centimes. Echec ! Raouraoua prend cette fois-ci le projet en main. Il s'engage à le mener à terme. Peu évident dans la mesure où une telle procédure de plafonner les salaires va à l'encontre de l'esprit de la pratique professionnelle du football moderne. Constitués en sociétés sportives par actions (SSPA), seul organe chargé réglementairement de dénicher les ressources financières pour répondre aux besoins des clubs, ces derniers sont donc libres de définir les salaires de leurs employés conformément à leur compétence. Raouraoua pourra-t-il un jour obliger le président du FCE et néanmoins actionnaire majoritaire de l'USMA, Ali Haddad, de ne pas dépasser des salaires de 120 millions ? La réponse est tout indiquée : impossible. D'autant plus que Haddad, propriétaire du géant du BTPH (ETRHB), est en mesure de supporter les charges. Les structures du football national et les clubs se doivent, en réalité, de prendre le temps nécessaire en vue de trouver des solutions efficaces et durables à un dossier qui fait couler beaucoup d'encre. Les autorités ont, elles aussi, leur mot à dire, comme, à titre d'exemple, l'instauration d'une plateforme juridique à même de cerner cette question qui ne se réglera jamais sur une décision prise dans la précipitation dont les conséquences seront graves sur d'éventuelles pratiques financières illicites.