Londres et Paris parrainent une initiative diplomatique visant à apporter le soutien du Conseil de sécurité au dialogue amorcé en France par le chef du gouvernement d'union nationale libyen de Fayez As-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar. La France et la Grande-Bretagne ont entamé, hier, une série de consultations avec les membres du Conseil de sécurité des Nations unis visant à réunir cet organe dans les meilleurs délais afin qu'il apporte son soutien à l'accord conclu dans la capitale française entre les deux hommes forts de la Libye, en l'occurrence Fayez As-Sarraj et Khalifa Haftar. Selon le portail d'information libyen al-Wasat, qui rapporte l'information, l'objectif est de conforter le cessez-le-feu conclu par le président du gouvernement d'union nationale libyen et l'homme fort de Benghazi, dans le but de concrétiser la réconciliation nationale dans ce pays. Cette initiative diplomatique franco-britannique, soutenue par l'Union européenne, constitue une avancée réelle dans la crise libyenne, car le principal obstacle jusque-là pour tous les médiateurs aura été de réunir As-Sarraj et Haftar autour d'une même table. Dans cet même ordre d'idées, le président français, Emmanuel Macron, a insisté dans sa déclaration pour rappeler que "c'est un processus qui est essentiel pour l'Europe entière, car si nous ne réussissons pas ce processus, à travers les risques terroristes, à travers les conséquences migratoires qu'un tel échec produirait, les conséquences sur nos pays sont directes". Maintenant que les deux principaux acteurs de cette crise libyenne se soient engagés à ce que la solution "ne peut être que politique et passe par un processus de réconciliation nationale associant tous les Libyens", il va falloir maintenir la pression pour accélérer le processus. Il ne fait aucun doute que l'apport du Conseil de sécurité contribuera à réaliser d'autres avancées, d'autant plus que la déclaration conjointe de Paris, qui a souligné les efforts menés par les pays amis, dont l'Algérie, a expliqué que l'initiative française vient en plein appui de la mission du représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Ghassan Salamé, dans le but de l'élaboration d'une solution politique. D'ailleurs, Fayez As-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar demandent au Conseil de sécurité des Nations unies d'"appuyer les orientations de la déclaration conjointe" et au représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies d'"engager les consultations nécessaires avec les différents acteurs libyens". Et le nouvel émissaire onusien va se mettre plus à l'aise dans sa mission avec le soutien du Conseil de sécurité. Il y a lieu de rappeler que parmi les principaux engagements du président du Conseil présidentiel libyen et le chef de la puissante armée de l'est du pays figurent les négociations sur la création d'un cadre propice à la tenue d'élections anticipées en Libye en 2018, les questions sécuritaires et militaires, le respect des droits de l'Homme et les perspectives de développement économique en Libye.