Après six mois de relations presque apaisées, Donald Trump est reparti en guerre diplomatique contre la Russie qui avait pourtant espéré une normalisation des relations avec les Etats-Unis. La colère enfle à Moscou, une semaine après l'adoption par le Sénat américain de nouvelles sanctions contre la Russie qui, via la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, a affirmé que cela risque "de faire déborder le vase de la patience du Kremlin". Les nouvelles sanctions américaines "dépassent les limites de la patience de la Russie", a déclaré M. Riabkov à la presse locale, lit-on sur Sputnik News. "Nous n'excluons aucune mesure afin de rendre la raison aux Etats-Unis. En cas de poursuite des pressions, nous répliquerons", a promis M. Riabkov, a repris l'agence de presse moscovite, soulignant que la Russie ne se limitera pas seulement à la réduction de l'effectif de l'ambassade et des consulats américains en Russie, ainsi que l'interdiction à l'ambassade américaine l'accès à ses deux sites situés à Moscou. Pour rappel, Moscou a annoncé en début de semaine qu'à partir du 1er septembre 2017, le nombre du personnel diplomatique américain sera réduit à 455 seulement. Ces mesures adoptées de part et d'autre ont provoqué une guerre des mots qui marquent la fin de cette lune de miel entre les deux pays qui n'a duré que six mois. Avec l'arrivée de Trump à la Maison-Blanche, en janvier dernier, un semblant d'apaisement s'était dessiné avec son homologue russe Vladimir Poutine. Mais tout cela semble être fini et les relations "peuvent encore se détériorer", a estimé le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, à la veille de sa rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Les liens avec Mocou "continuent d'être considérablement tendus", a-t-il dit devant la presse à Washington lors d'un tour d'horizon de son action au département d'Etat après six mois de présidence de Trump. "Les relations sont au plus bas depuis la fin de la guerre froide, et peuvent encore se détériorer", a-t-il expliqué. "La situation est mauvaise", mais "elle peut encore s'aggraver." "Et c'est ce qui vient de se passer", a estimé Tillerson. "La question que posent les événements de cette dernière semaine est la suivante : les relations sont-elles en train de se détériorer, ou pouvons-nous préserver une certaine stabilité dans nos relations et continuer de trouver des manières (...) de gérer nos différences sans qu'elles dégénèrent en conflits ouverts ?", s'est interrogé Tillerson, sans apporter de réponse. "J'aurai un tête-à-tête ce week-end avec le ministre des Affaires étrangères Lavrov en marge des réunions de Manille avec ses homologues de l'Association des pays d'Asie du Sud-Est (Asean)", a annoncé le secrétaire d'Etat américain. "Je pense qu'il souhaite autant que moi tenter de trouver comment réchauffer les liens", a-t-il dit. Lyès Menacer/Agences