Les moudjahidine et les enfants de chouhada s'indignent, et considèrent que la destruction "irréfléchie" de la bâtisse coloniale est une grave atteinte à la mémoire historique de la région. La famille révolutionnaire de la commune de Sidi Merouane s'indigne, suite au lancement, par l'APC, de travaux de démolition de l'ancienne caserne militaire française située au centre du village. En effet, les moudjahidine et les enfants de chouhada s'indignent et considèrent que la destruction "irréfléchie" de la bâtisse coloniale est une grave atteinte à la mémoire historique de la région. Aussi appellent-ils les autorités municipales à arrêter "dans l'immédiat ces travaux dévastateurs pour la mémoire" et penser à dédier ce qui reste de ces bâtiments coloniaux à l'histoire de la Guerre de libération en y réalisant un musée par exemple. Le bureau local de l'organisation des moudjahidine, qui réclame moralement la paternité de la garnison militaire, se dit révolté par lesdits travaux en expliquant que l'APC ne l'a pas consulté au préalable. Pour leur part, les enfants de chouhada ont fait savoir, par le biais de leur secrétaire général dans la commune, qu'ils saisiront leur ministère de tutelle sur la question. "Nous sommes en train de préparer un dossier que nous enverrons au ministère des Moudjahidine", nous dit-on. La communauté scientifique, à leur tête le Dr Ahmed Hadad, professeur d'histoire à l'université de Constantine, considère la destruction du monument en question "comme un grave précédent" et appelle à la préservation de la mémoire collective à travers la protection et l'entretien des repères historiques". Les travaux controversés de démolition, en cours depuis lundi passé, ont déjà touché le mur de la caserne, une guérite et un bloc d'habitations utilisé anciennement par des officiers français. La garnison compte, en outre, une église orthodoxe érigée en 1871 et un centre de torture souterrain, dont la construction remonte au début des années 1900. Une source de l'APC assure que le bâtiment religieux chrétien ne sera pas rasé, bien qu'il ne soit pas classé monument historique, autant que les marches, en pierre taillée, qui y mènent. S'agissant des motivations de cette opération de démolition de bâtiments historiques, on a appris d'une source au fait de la question que la commune projette d'édifier, en lieu et place de l'ancienne garnison militaire, son nouveau siège administratif. Rappelons que l'édifice religieux se trouvant à l'intérieur de la caserne fut la première bâtisse érigée par les colons corses qui ont occupé la région à partir de 1870.