L'ambassadeur de France en Algérie, Hubert Colin de Verdière, a décoré, hier, de l'insigne de chevalier de la Légion d'honneur quatre anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale (Abzouzi Mustapha, Aït Chaït Rabia, Boussaïd Ahmed et à titre posthume Metiche Kerrache). Un cinquième frère de combat a été décoré, hier matin, à son domicile, car il ne pouvait pas se déplacer à la résidence de l'ambassade de France. Le représentant diplomatique de l'hexagone a rappelé, lors de la cérémonie officielle, que cette décision a été prise, il y a six mois à l'occasion du 60e anniversaire du débarquement en Province, par le président Chirac, qui tenait absolument à honorer “l'exceptionnelle participation” de 135 000 soldats algériens au côté de la France durant la guerre de 39-45. “Cette fraternité d'armes, nous ne voulons pas l'oublier même si par la suite, français et algériens se sont affrontés”. Soixante anciens combattants algériens, qui se sont distingués par des actes de bravoure avérés, recevront, tout au long de l'année, la prestigieuse décoration. L'attaché à la défense adjoint au niveau de l'ambassade de France a indiqué que dix soldats ont été invités en France, lors des festivités du 60e anniversaire du débarquement, pour recevoir leur médaille. Abzouzi Mustapha, 86 ans, était heureux de la reconnaissance de la France, même si, de son avis, “elle intervient assez tard”. Il nous a confié qu'il était le seul survivant du régiment qui s'est battu pour le drapeau français pendant les deux dernières années de la guerre. Contrairement aux deux autres nouveaux légionnaires, il a été mobilisé d'office. Il a perdu au front un pied, amputé après avoir été rongé par le froid. Il perçoit jusqu'alors 30 000 dinars par trimestre. “Nous espérons, qu'après cette décoration, nos pensions seront revalorisées”. S. H.