C'est dans une ambiance chargée d'émotion que les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale originaires de la wilaya ont été décorés par l'ambassadeur de France en Algérie qui n'a pas manqué de rappeler leur courage et leur bravoure lors du débarquement en 1944 à Naples, ainsi qu'à Marseille et lors de la guerre d'Indochine. En présence du maire, l'ambassadeur a remis cinq médailles frappées du sceau de la légion d'honneur dont l'une à titre posthume au nom du président de la République française. Dans la matinée, Hubert Colin de Verdière, accompagné du wali, s'est rendu au siège de l'APC pour s'entretenir avec les élus tout en dégustant les friandises locales dans une ambiance très sympathique. En marge de la cérémonie de remise des médailles qui a eu lieu à l'hôtel Emir, l'ambassadeur nous a déclaré que la France a tenu à transmettre sa reconnaissance aux fils de l'Algérie qui se sont sacrifiés pour libérer la France. Ajoutant : « Cette démarche s'inscrit dans le cadre de tout le travail à faire pour rapprocher davantage les peuples algérien et français et exprimer ce qui s'est réellement passé. » A la question de savoir si le projet de la cimenterie de Djelfa a été évoqué lors des discussions avec le wali, l'ambassadeur nous répondra : « Cela a été fait et j'en ai pris note. » Par ailleurs, au cours de la deuxième journée de sa visite à Laghouat, l'ambassadeur de France s'est rendu hier à Aflou en début de matinée pour remettre les insignes de chevalier de la légion d'honneur à un combattant qui faisait partie de la légendaire 2e Division blindée qui libéra Paris de l'occupation nazie. Emu et au bord des larmes, M. Dahou tout comme l'ambassadeur étaient touchés par la présence de moudjahidine qui ont tenu à assister à la cérémonie décorative d'un héros de la liberté et pour dire que ledit combattant n'a jamais pris les armes contre son pays et ses frères. L'un d'entre eux nous a confié que, pour beaucoup, la guerre d'Indochine fut une école pour ceux qui ont rejoint les maquis algériens : « Nous sommes plutôt fiers d'assister à cette cérémonie reconnaissant les sacrifices de combattants algériens réputés pour leur bravoure lors du combat contre le nazisme. » Interpellé par la présence inattendue de moudjahidine, l'ambassadeur dira : « Personne d'autre ne connaît mieux la valeur de la paix que ceux qui ont fait la guerre, comme les moudjahids et les anciens combattants. » De retour à Laghouat où il a visité le cimetière chrétien, l'ambassadeur a rencontré des représentants des Chambres de commerce et d'agriculture, des entrepreneurs privés ainsi que des responsables locaux avec lesquels il a discuté de l'état des relations avec les partenaires français et des perspectives de développement futur. Dans ce cadre, il a particulièrement insisté sur la disponibilité de la France, à la faveur d'un savoir-faire reconnu, à apporter sa contribution en matière de mobilisation et de gestion des ressources hydriques. Pour leur part, les responsables algériens ont attiré son attention sur les opportunités de partenariat en matière de lutte contre la désertification, de développement de l'élevage ovin et d'industrie agroalimentaire. A une question relative au faible engagement des entreprises françaises dans l'immense chantier du logement, il dira : « A la différence des Chinois, il y a une chose que nous ne ferons pas : réaliser des marchés de A à Z avec une main-d'œuvre étrangère bon marché. Nous sommes plutôt pour une forme de partenariat entre entreprises algériennes et françaises qui s'inscrit dans la durée et vise le développement des capacités de réalisation avec recours à la main-d'œuvre algérienne. » Au terme de cette rencontre, l'ambassadeur a quitté Laghouat pour Djelfa. Auparavant, il nous avait confié qu'il reviendrait probablement en automne, « visiter Hassi R'mel et voir les grandes réalisations industrielles de la région ». Benyagoub Nora, Zaibita M.