Le prix du poulet a atteint 380 DA le kilogramme dans certaines villes de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Si cette hausse vertigineuse du prix de la volaille a alarmé le consommateur, elle demeure, toutefois, justifiée pour les éleveurs et les producteurs. Selon eux, deux facteurs principaux ont impacté la production du secteur durant ces dernières semaines. Samir, un commerçant de volaille, nous explique que le premier est d'ordre naturel. En effet, les températures caniculaires qui ont touché certaines fermes ces dernières semaines, surtout les poules et les poussins, a impacté négativement la production. Pour ce qui est du facteur humain, il découle principalement des craintes de certains professionnels qui n'ont pas osé investir dans la production en raison du contexte difficile que vit le secteur. En effet, avant la hausse actuelle des prix, le secteur avait connu une période délicate où les prix avaient complètement fondu. Avec des prix qui étaient descendus jusqu'à 200 DA le kilogramme, un niveau inférieur au coût de production, plusieurs producteurs ont décidé de ne pas réinvestir cette année. "La flambée des prix des matières premières arrive en tête des causes. Les cours du maïs et du tourteau de soja, principales composantes utilisées pour la fabrication de l'alimentation de la volaille, ont enregistré des hausses considérables impactant ainsi le prix de revient", indique un des producteurs de la région. Et d'ajouter : "Le volume des pertes au niveau des élevages est de plus en plus important, au point même que les éleveurs éprouvent des difficultés à honorer leurs engagements financiers vis-à-vis de leurs fournisseurs." C'est donc une conjonction de ces deux facteurs, naturel et humain, qui a conduit à la hausse actuelle des prix. Cependant, les professionnels que nous avons interrogés prévoient un retour rapide à la normale, surtout à l'approche de la rentrée sociale où la consommation de viande en général baisse considérablement. Mais ce ne sont que des pronostics ! La réalité des marchés locaux est totalement différente des pronostics. Rien n'a changé pour cette fin de semaine. La volaille continue à être vendue à 380 DA/kg dans plusieurs points de vente, affichant une hausse de 20 DA par rapport au prix moyen fixé durant le week-end dernier. La question qui se pose actuellement est comment remédier à cette situation, sachant que la canicule, qui est l'un des facteurs plus au moins contribuant à cette volatilité des prix, n'est qu'une donne provisoire qui a trop duré ? Chabane BOUARISSA