L'édition anglaise du roman de Mouloud Feraoun, Le fils du pauvre, vient de paraître aux Etats-Unis d'Amérique sous le titre de Poor Man's Son : Menrad, Kabyle Schoolteacher aux éditions University of Virginia Press. Disponible dans les librairies américaines depuis le 28 février 2005, date de sa sortie, cette traduction vers l'anglais est l'œuvre de la traductrice américaine Lucy R. McNair en l'occurrence. À signaler que c'est l'édition originale de 1950 qui vient d'être traduite et non celle de 1954 connue du large public. Fort heureusement d'ailleurs, car dans l'édition de 1954, tout le chapitre sur la guerre, d'une cinquantaine de pages environ, fut totalement omis. L'éditeur n'a pas manqué de signaler cette particularité : “Edité en 1950 dans sa version originale, le roman a été révisé en 1954 quand une section entière critique du Vichy et de la libération prétendue de l'Afrique du Nord a été omise, changeant de manière significative la conclusion (…). Néanmoins, c'est cette version par laquelle le livre est connu à ce jour en français. Basé sur le texte original de 1950, cette nouvelle traduction est remarquable non seulement pour apporter le classique de Feraoun à un public qui parle anglais mais également pour présenter le livre en sa totalité pour la première fois depuis cinquante ans.” Il y a lieu de rappeler que la traductrice Lucy R. McNair avait déclaré dans un entretien accordé à Liberté du 4 novembre 2004 que “l'idée d'offrir une traduction de l'original nous a paru comme une opportunité irrésistible de réexaminer la vision humaniste et kabyle de cet homme si humble et si lucide”. À travers cette traduction, les éditions américaines de l'Université de Virginia viennent de rendre un meilleur hommage à Mouloud Feraoun. • Mouloud Feraoun, The poor Man's Son : Menrad, kabyle Schoolteacher, traduction de Lucy R. McNair, préface de James D. Le Sueur, édité par The University of Virginia Press, 192 pages, février 2005. M. S. B.