Exaspérés par l'état de dégradation inquiétante de leur cadre de vie, suite à la suspension de la collecte des ordures ménagères par les services de la voirie communale, des citoyens d'Akbou ont procédé, hier, à la fermeture du siège de leur daïra pour exiger des autorités locales une "solution idoine et urgente" à ce problème d'hygiène et de santé publique. Il faut dire que la problématique de la gestion des déchets ménagers urbains au niveau de la ville d'Akbou, est loin de connaître son épilogue. Le feuilleton de l'année 2014, où les Akbouciens ont vécu un long calvaire après la fermeture de la décharge intercommunale de Biziou par la population de la commune d'Amalou, vient de se reproduire dans la deuxième ville de la wilaya de Béjaïa, considérée comme la capitale de la Soummam. En effet, trois années après les promesses non tenues des autorités locales quant à la prise en charge effective de ce problème environnemental qui menace sérieusement la santé publique, les habitants de la localité de Biziou relevant de la commune d'Amalou, reviennent à la charge en procédant à la fermeture de "force" de la décharge intercommunale implantée illicitement sur la rive gauche de l'Oued Soummam, non loin de la ZAC de Taharacht, dans la commune d'Akbou. Les citoyens de Biziou, soutenus par leurs élus locaux, semblent décidés, cette fois-ci, de fermer définitivement ce dépotoir à ciel ouvert afin d'éviter une catastrophe écologique qui pourrait mettre en péril leur santé. Ils ont à maintes reprises tiré la sonnette d'alarme et interpellé les pouvoirs publics sur les conséquences désastreuses de cette décharge publique intercommunale. Outre la dégradation des sites naturels, la pollution de l'eau et des produits agricoles, les incendies de cette décharge publique dégagent des odeurs nauséabondes et des gaz toxiques qui empestent l'air. En revanche, les citoyens d'Akbou souffrent le martyre. Des tonnes d'ordures ménagères s'entassent dans leurs quartiers. Des monticules de déchets et autres détritus qui s'amoncellent au fil des jours, sont repérables dans tous les coins de rue de la ville. Des trottoirs qui débordent de poubelles, des sachets éventrés par des chats et chiens errants jonchent la chaussée, des fumées suffocantes polluent l'atmosphère... Voilà le spectacle désolant qu'offre ces derniers jours, la ville d'Akbou à ses visiteurs. Autant de désagréments et d'incommodités qui viennent se greffer à la chaleur caniculaire qui sévit cet été dans la région. Un véritable enfer que vit la population locale qui, face au laxisme et à la passivité des autorités locales, se trouve, encore une fois, livrée à elle-même. Rappelons enfin que la multiplication de ce phénomène d'incinération sauvage des ordures ménagères dans la ville d'Akbou était à l'origine de l'immense incendie ayant ravagé le 29 juillet dernier, le tout nouveau bloc administratif communal, qui a coûté la bagatelle de 15 milliards de centimes au budget de la collectivité locale. KAMAL OUHNIA