Grosse colère chez les Akbouciens après l'incendie qui a ravagé le nouveau bloc administratif construit par l'APC d'Akbou. Et ce, avant même qu'il ne soit opérationnel. À l'origine de cet incendie, selon quelques animateurs associatifs joints par téléphone, l'absence de décharge publique dans la daïra d'Akbou. En effet, après la fermeture de la décharge intercommunale par les habitants du village Biziou en 2014, les quartiers et villages des communes de la daïra d'Akbou sont devenus des dépotoirs à ciel ouvert. La collecte des ordures ménagères ne se fait plus par les camions de l'APC ; chacun se débrouille comme il peut avec ses déchets. Les riverains – mais pas seulement, dira avec insistance l'un des interviewés, – ont pris l'habitude de déposer leurs détritus devant l'entrée du nouvel édifice. Le feu a pris dans ce dépotoir sauvage et a eu raison du bloc administratif. On apprend de source crédible qu'une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cet incendie qui a ravagé un édifice public qui vient tout juste d'être livré. Et sur les réseaux sociaux, chacun y va de son commentaire. On y dénonce le maire, Abderrahmane Benseba, son exécutif et l'ensemble des élus, mais aussi ceux qui sont à l'origine de la fermeture de l'ancienne décharge intercommunale de Biziou et ceux qui déposaient leurs ordures ménagères à cet endroit. Le maire de Béjaïa avait autorisé en 2014 les camions des communes d'Akbou, de Chellata, de Tamokra et d'Ighrem à déverser leurs ordures dans la décharge de Boulimat. Mais la piste a été vite abandonnée car elle n'était pas pratique, d'autant que le problème se pose aussi avec acuité au chef-lieu de wilaya. Les arguments avancés par la population de Biziou : les problèmes de pollution, des odeurs nauséabondes et des fumées qui se dégagent de la décharge. Les animateurs associatifs, qui suivent de près cette affaire, craignent que l'absence d'une décharge publique contrôlée ne dégrade davantage la situation de l'environnement en raison des tonnes d'ordures ménagères qui sont jetées quotidiennement dans la rue et qui dégagent des odeurs nauséabondes. Conséquences : "Des dizaines de chiens errants gravitent autour. Certains riverains osent même les brûler car ils craignent pour la santé et la sécurité des habitants, en raison de la canicule qui sévit. Cela répand des fumées qui polluent l'air et peuvent provoquer des incendies comme celui qui vient de toucher le bloc administratif", a tenu à indiquer un militant associatif de la ville d'Akbou. Pour rappel, la commune d'Akbou a inscrit un projet de réalisation d'une déchetterie, mais on ignore où il en est aujourd'hui. En dépit de son potentiel économique, Akbou, la deuxième commune la plus riche de la wilaya et l'une des plus riches à l'échelle nationale, est confrontée à un problème de fonctionnement de son APC qui s'est posé au début de la mandature. Il faut dire aussi que les pouvoirs publics avaient décidé d'un programme spécial de mise en place d'une vingtaine de centres d'enfouissements techniques (CET) à travers la wilaya de Béjaïa. Ils sont pour la plupart bloqués en raison, dit-on, des oppositions des citoyens à leurs implantations. M. Ouyougoute