Depuis son accession au rang de chef-lieu de wilaya en 1985, El-Tarf ne cesse de connaître un changement en profondeur dans de nombreux secteurs de développement. Ainsi donc, les infrastructures de l'Action sociale ne disposent, pour le présent, que d'un centre psychopédagogique qui a été implanté à Rékaba, dans la commune de Aïn El-Asel. La capacité d'accueil ne peut dépasser les 90 personnes. Dans cet ordre d'idées, les autorités locales ont implanté dans la commune de Ben M'hidi un centre pour enfants assistés. Le site en question est dans un état lamentable, vu le manque d'entretien. Lors de son passage dans la wilaya d'El-Tarf, le ministre de la Solidarité nationale a consacré 400 millions de DA destinés à la viabilisation de la cour transformée en un véritable bourbier. La pouponnière connaît un léger mieux comparativement aux précédentes années. L'on dénombre 40 enfants assistés dont la situation laisse à désirer. Compte tenu de sa position géographique, située sur la bande frontalière algéro-tunisienne, la wilaya compte 1 691 personnes handicapées à 100% dont 676 seulement bénéficient d'une pension. Ces personnes sont atteintes de cécité. Si l'on tient compte des statistiques en notre possession, El-Tarf souffre énormément du phénomène de la pauvreté en perpétuelle augmentation pour une wilaya qui se caractérise par trois secteurs prédominants, à savoir l'agriculture, le tourisme et les ressources aquatiques. La misère touche en particulier les zones déshéritées de la wilaya. Les services de la DAS demeurent confrontés, en dépit des initiatives, à des situations auxquelles, jusqu'à ce jour, aucune solution n'a été trouvée. L'on attribue à cet état l'absence d'un plan de lutte contre la pauvreté. À chaque mois de ramadan, le nombre de familles nécessiteuses augmente (36 000 pour l'année 2004). Un autre facteur et pas des moindres est à l'origine de ce phénomène ayant atteint des seuils alarmants, le taux de la population active est en dysfonctionnement avec celle qui est en chômage (42%) actuellement. Par ailleurs, les services de l'Action sociale se plaignent du manque de prise en charge et de l'insertion des handicapés à travers la wilaya. Les mines antipersonnel continuent, au niveau de plusieurs localités, de faire des victimes plus de 40 ans après l'Indépendance. Le même problème se pose pour les enfants assistés qui ne trouvent pas assistance une fois un certain âge atteint. Le nombre total des handicapés à travers la wilaya a atteint les 5 445, tous handicaps confondus, les bénéficiaires des pensions AIG sont de l'ordre de 2 524. Le programme de la relance économique mis sur les rails depuis 2000 a pris en charge plusieurs volets afin d'améliorer le cadre de vie de la population de cette wilaya de l'arrière-pays, mais il reste beaucoup à faire pour parvenir à une mise à niveau. T. B.